Parc du château d’Arlay et jardin des jeux

39 - Arlay

A une dizaine de kilomètres de Lons-le Saunier, le château d’Arlay et ses jardins occupent une butte isolée qui domine le village étiré à ses pieds, en limite du vignoble jurassien. Les jardins du XVIIIe siècle, qu’on dénomme aujourd’hui « parc », sont inscrits dans l’enceinte de puissantes ruines médiévales ; ils sont classés au titre de Monuments Historiques depuis 1996. Ils bénéficient, avec « le jardin des jeux », du label « Jardin remarquable ». L’ensemble couvre une surface de 8 ha sur un terrain fortement escarpé rendant l’accessibilité PMR difficile.

Historique

EP-Le passé défensif du site est démontré par les vestiges d’une forteresse primitive et les puissantes ruines du dernier château-fort qui couronnent le sommet. Ce lieu fortifié fut endommagé par le passage des troupes de Louis XI (1479) et laissé en ruines au XVIe siècle lors des campagnes de Henri IV. Depuis le milieu du XIIIe siècle, lorsque le domaine fut cédé à Jean de Chalon dit l’Antique, qui a su assoir sa puissance en contrôlant la route du sel, sa transmission est toujours restée aux mains de la même famille, à partir de la dynastie des Chalon-Arlay… La configuration des lieux qu’on perçoit aujourd’hui est due essentiellement à Elisabeth-Pauline de Gand, Princesse d’Isenghien, Comtesse de Lauraguais par son mariage. Héritière en 1773 des ruines de la forteresse médiévale et du vignoble bien exposé sur le flanc sud du côteau, elle fut conquise par le pittoresque des lieux et décida de s’y installer. Un château de plaisance, flanqué de deux pavillons élégants, fut construit rapidement, entre 1774 et 1777, à mi-pente, sur les fondations de l’ancien couvent des Minimes ; il en conserva le plan en U, enserrant la cour carrée orientée vers la colline, et offrant à la vue son imposante façade tournée vers le Bourg-Dessous, l’actuel village d’Arlay. Dans la foulée, vers 1778, des travaux conséquents se poursuivent pour réaliser le vaste programme des jardins à l’arrière du château. On en ignore le créateur ; cependant un plan, non daté, représentant l’ensemble du domaine, que l’on peut considérer comme plan projet, facilite la lecture des lieux. Celle-ci révèle une époque de transition qui, tout à la fois, conserve une forte trame géométrique et adopte des allées serpentines et des ornements d’esprit nouveau. La légende des espaces et des constructions (fabriques) fait référence à la fête, au théâtre, aux jeux et à l’histoire défensive des lieux : théâtre de verdure, boulingrin, ramasse, trou madame, grotte, bosquet de l’éventail, ermitage, maison des gardes, quartier général, bosquets divers enrichissent la composition. Après la tourmente de la Révolution, qui couta la vie de la Comtesse de Lauraguais, le domaine est repris en main par le Prince d’Arenberg à partir de 1823. Les jardins sont restaurés et reçoivent de nouveaux aménagements : sur l’espace précédant la cour d’honneur, est créé un grand tapis vert de forme ovale, en remplacement des carrés potagers ; un kiosque prend place sur le point culminant de la colline…Les grandes guerres du XXe siècle ont pesé sur l’entretien des lieux : les jardins sont devenus invisibles sous le couvert d’une haute futaie et la prolifération d’une végétation adventice. A partir de 1980, Renaud et Annie de Laguiche se sont employés à faire renaître le parc en réalisant de subtiles restaurations, guidés par l’analyse du plan ancien : restauration du théâtre de verdure, du boulingrin, du colimaçon, élagage et dégagement des sentiers…En 1996, sur une idée d’Annie de Laguiche, à l’emplacement de l’ancien potager, est réalisé « le Jardin des Jeux », orchestré par le paysagiste Thibault de Metz.

Descriptif

EP-Le parc actuel a conservé l’esprit des jardins hérités de la Comtesse de Lauraguais et celui d’un art de vivre dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. L’accès principal du château s’effectue en oblique depuis l’imposant portail d’entrée jusqu’à la cour d’honneur, bénéficiant de la présence de tilleuls centenaires qui dissimulent une glacière. La composition se structure autour d’axes orthogonaux. L’axe conquérant Nord-Sud prend la forme d’une perspective engazonnée remontant la pente depuis la cour carrée alors que l’approche en hauteur offre au regard le remarquable modelé du terrain qui évoque une cascade verte dévalant la pente. Les axes transversaux Est-Ouest rythment le dénivelé. La réalité d’une visite sur site donne la mesure de la force paysagère de la composition. C’est à l’ouest de la cour d’honneur que démarre le chemin des voitures qui conduit à la découverte du parc défini par trois espaces bien individualisés. En premier, une zone intermédiaire très pentue entre château et terrasse du fer à cheval avec allée transversale rectiligne recoupant l’axe dominant de la Cascade verte. Le parcours dans la deuxième zone, en terrain plat, emprunte une imposante allée rectiligne, accompagnée de tilleuls, qui débouche sur la tour de l’Epinette donnant accès au vignoble. A droite s’étendent les deux terrasses de l’Ouest aux noms évocateurs : celle de la Bresse, celle des Treizevents. La troisième zone s’inscrit dans la partie haute de la colline, qui affichent les caractères les plus originaux de la composition, avec des effets de surprises sans cesse renouvelés. On y découvre des bosquets à la forte thématique : bosquet du Méridien, de l’Etoile, du Bastion. Le parti d’utilisation d’authentiques ruines met en dialogue des bâtiments démantelés (donjon avec la chapelle) et transforme la tour de la Garenne en belvédère ouvert sur les paysages de la Bresse et du Jura. Lorsque on atteint la fabrique du Quartier général, on touche le cœur du jardin. Cette construction néo-gothique sert d’écrin aux éléments les plus anciens du site : elle met en scène un pan de mur en arêtes de poisson qu’on aperçoit à travers deux grandes baies en plein cintre ; elle enveloppe les vestiges de deux tours rondes et s’érige en belvédère quand on gravit sa partie supérieure surmontée d’un kiosque. De là, on domine, tout à la fois, le paysage du parc avec ses fabriques (espace du bosquet de l’Eventail, boulingrin, théâtre de verdure) et le grand paysage de la chaîne du Jura. Le parcours de descente ménage des vues plongeantes et de nouvelles mises en scène…A ne pas manquer, à l’extrémité du boulingrin, la liaison subtile qui s’établit par le regard entre l’entrée de la grotte artificielle et la cour carrée du château. Retrouvant l’espace d’accueil, le cheminement final nous conduit vers le jardin des jeux qui comprend une roseraie, un parcours de croquet avec ses arceaux de verdure et cloche centrale, topiaires de buis représentant les symboles des jeux de cartes ou des dominos. C’est un jardin de fleurs, de fruitiers et de légumes harmonieusement mis en scène autour du thème des jeux et des divertissements, en complicité avec le passé.

Ouverture 2024

Ouverture2024

  • Les visites se font en autonomie à l’aide de documents donnés à l’accueil.
  • En mai et octobre, sauf dimanches et jours fériés, de 10h à 12h et de 14h à 18h : visite du parc (comprenant parc, forteresse médiévale et jardin - durée 1h)
  • En juin et septembre, sauf dimanche et jours fériés : de 10h à 12h, visite du parc (durée 1h) ; de 14h à 18h, visite du château du 18e siècle ET du parc comprenant la forteresse médiévale (durée 1h30).
  • En juillet et août, sauf les matins des dimanches et jours fériés : de 10h à 12h, visite du parc (durée 1h) ; de 14h à 19h, visite du château du 18e siècle ET du parc (durée 1h30).

Journées d’exception.

Journées européennes du patrimoine : le samedi 21 et dimanche 22 septembre.

Rendez-vous aux jardins 2024.

  • Samedi 1erjuin : ouverture de 10h à 12h et de 14h à 18h.
  • Dimanche 2 juin de 14h à 18h : visite commentée par les propriétaires du jardin et du parc comprenant la forteresse médiévale.

Rendez-vous aux Jardins 2024

Rendez-vous aux jardins 2024.

  • Samedi 1erjuin : ouverture de 10h à 12h et de 14h à 18h.
  • Dimanche 2 juin de 14h à 18h : visite commentée par les propriétaires du jardin et du parc comprenant la forteresse médiévale.

Infos Pratiques

  • Tarif : Visite du parc (forteresse et jardin) : 7 € adultes ; 5 € enfants de 7 à 12 ans ; gratuit pour enfants de 6 ans ou moins. Visite château + parc : 12 € adultes ; 7 € enfants de 7 à 12 ans ; gratuit pour enfants de 6 ans ou moins
  • Adresse : Château d’Arlay / 2 route de Proby / 39140 Arlay
  • Tél. 03 84 85 04 22
  • Mail :chateau@arlay.com
  • Site : www.arlay .com/