Les propriétaires définissent leur jardin comme un « atelier de création », idée que traduit l’appellation du lieu. Tout d’abord, la famille restaure l’ancienne ferme acquise dans les années 1980. Dès lors, débute la création d’un jardin amorcé par la plantation d’arbres fruitiers. En 1992, nait le projet de transformer les trois parcelles, initialement en potager, en un jardin d’agrément déclinant différents styles. C’est alors qu’est créé un cloître végétal, puis un jardin anglais. Souhaitant diversifier les thématiques proposées, Marc, Corinne Bernard et leur fils Marc conçoivent un jardin japonisant, puis un jardin d’inspiration mauresque. En 2003, le jardin ouvre ses portes au public.
Texte d'Emmanuel Parisot 2021

L’ensemble présente quatre compositions, aux ambiances variées, et dont les transitions sont particulièrement soignées. Chaque unité paysagère s’articule autour d’un bassin, ou pièce d’eau, qui en constitue le cœur. Proche de l’habitation, le cloître végétal ou « jardin blanc » vient dialoguer avec le bâti. Sa haie de charmille restitue une ambiance intimiste alors que des sculptures évoquent les quatre saisons ou les âges de la vie. Un patio joue la transition vers le « jardin mauresque » qui se structure autour d’un bassin rectiligne, bordé d’un damier de gazon et calades. S’ensuit le « jardin paysager » qui se déploie en fond du terrain, opérant une douce transition entre les jardins architecturés et le grand paysage.

La découverte se fait par étape, par le jeu de deux compositions contrastées : un espace ombragé (arbres remarquables, mixed-borders étagées) et un espace de lumière (collection de graminées). Des scènes florales, ou minérales rythment la découverte progressive des différents espaces. Des effets de profondeur, des jeux de couleurs ou de lumière et un subtil dialogue avec le grand paysage caractérisent cette partie pittoresque. Un jardin japonisant et un jardin zen offrent un dépaysement total. Jardin sculptural avant tout, le jardin japonisant s’articule autour d’une vaste pièce d’eau avec kiosque. Sur ses côtés, le minéral est mis en scène, ponctués de végétaux sculptés avec soin : moutonnements de buis ou de bruyères, arbres conduits en nuages. Un « aromathéâtre » permet de proposer des lectures au jardin, alors que le site est rythmé par des expositions d’artistes.
Texte d'Emmanuel Parisot 2021