2024 Les jardins de la côte Sud de l’Irlande


The National Botanic Gardens Glasnevin à Dublin-Co.Dublin

Jardin botanique

Fondé en 1795 par la Royal Dublin Society, le Jardin Botanique National de Dublin s’étend sur 20 ha et comprend plus de 17000 espèces de plantes du monde entier, dont plus de300 espèces menacées et quelques-unes déjà éteintes à l’état sauvage.

Le jardin est célèbre pour ses serres construites à partir de 1848 par le ferronnier Richard Turner, né à Dublin, également responsable de la conception des serres de Kew Gardens et de Belfast. Les serres restaurées pour la plupart, abritent tous types de plantes, des plus communes aux plus exotiques :

  • La grande serre des palmiers a été construite en 1883, la serre précédente ayant été endommagée lors d’une tempête. Une restauration fidèle a été réalisée entre 2002 et 2004
  • La serre des orchidées. Les orchidées occupent une place particulière dans ce jardin. En effet, c’est ici, dans les années 1840, que les orchidées ont été cultivées pour la première fois à partir de graines jusqu’au stade de floraison. Par ailleurs, plusieurs espèces d’orchidées tropicales ont été scientifiquement décrites à partir de spécimens de cette collection et sont enregistrées dans les collections des jardins botaniques nationaux.
  • La serre curviligne avec son pavillon central est sans doute le bâtiment le plus splendide des jardins, la toiture courbée est un exemple rare de serre en fer forgé de l’époque victorienne fidèlement restaurée dans les années 1990. Les deux ailes extrêmes avaient à l’origine des murs de briques à l’arrière (c’est-à-dire au milieu des maisons existantes), mais en 1869, leur taille fut doublée en ajoutant une moitié correspondante aux ailes. Il s’agit du bâtiment le plus important des jardins botaniques nationaux et son dôme central figurait pendant de nombreuses années sur les timbres irlandais. Les collections de plantes de la serre s’articulent autour de trois thèmes principaux. Dans l’aile ouest se trouve une collection de plantes des montagnes d’Asie du Sud-Est, notamment des rhododendrons Vireya. Les plantes associées comprennent des fougères arborescentes, des orchidées, des sarracénies et plusieurs membres inhabituels des gymnospermes, notamment Phyllocladus, Podocarpus et Agathis. Dans l’aile Est, des plantes de l’hémisphère sud témoignent des liens entre les flores australienne, sud-africaine et sud-américaine, plantes adaptées aux faibles précipitations et aux sols pauvres. On y retrouve des familles végétales du type Proteaceae et Restionaceae.
  • La serre des nénuphars Victoria a été conçue par Duncan Ferguson et construite en 1854. Elle était l’une parmi tant d’autres construites à travers l’Europe pour abriter Victoria amazonica, le fameux nénuphar d’Amazonie qui fit sensation à l’époque. Ce gigantesque nénuphar fut nommé ainsi en 1827, mais ce n’est qu’en 1849 que la première plante fleurit à Chatsworth en Angleterre. A Dublin, la première fleur est apparue en 1855, à partir de graines du jardin botanique de l’université d’Oxford. Ces dernières années, une autre espèce a été cultivée, Victoria cruziana, qui préfère une eau un peu plus fraîche et dont les feuilles sont plus hautes. La serre doit être restaurée.
  • La serre des plantes alpines et la serre en teck où sont présentées des expositions de différentes plantes (orchidées, bonsaïs…) complètent l’ensemble.
  • La serre d’origine des cactus et des succulentes est en cours de restauration. La serre dite Maison fleurie abrite actuellement cette collection.

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JUNE BLAKE’S Garden à Blessington – Co. Wicklow


Jardin privé de collections

Depuis une quinzaine d’années, June Blake consacre son temps au jardin qu’elle a créé autour de sa maison à partir d’une simple prairie, une belle demeure d’intendant de ferme du début de l’époque victorienne entourée d’un groupe de bâtiments en pierre de granit d’une beauté austère. Le jardin s’étend sur environ 3 acres (1,2 ha) et comprend une collection éclectique de plantes du monde entier.

Aujourd’hui, le jardin est organisé en plusieurs espaces : l’entrée, le jardin boisé, le bassin rectangulaire réfléchissant les grandes plantes tropicales aux couleurs chaudes, la prairie, la cour, espace minimaliste offrant un espace de tranquillité austère contrastant avec l’exubérance somptueuse des jardins environnants et la pépinière.

L’ensemble est remarquable par la diversité des plantations foisonnantes, l’organisation formelle – géométrie des massifs et du bassin -, la qualité des plantes associées en gammes colorées et des matériaux – chemins pavés, acier Corten, reliefs des rochers de granit – et le parfait entretien du jardin.

Le jardin est fait pour tous, les amateurs de plantes qui pourront examiner chaque parterre dans le détail, c’est un paradis pour les collectionneurs, et les promeneurs qui trouveront du plaisir à flâner dans la prairie au milieu des graminées et des fleurs exubérantes jusqu’aux bordures ombragées.

Certains affirment que June Blake est l’une des meilleures jardinières d’Irlande. Son jardin est en tout cas reconnu comme un exemple de savoir-faire végétal virtuose et expert.

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POWERSCOURT à Enniskurry – Co. Wicklow

Jardin historique

Ces jardins font partie des plus beaux jardins d’Europe, ils doivent leur renommée internationale aux vues exceptionnelles et à la beauté naturelle du lieu. En effet, les jardins se trouvent au cœur des montagnes de Wicklow et sont parfaitement intégrés aux sublimes paysages irlandais. On y jouit d’une vue extraordinaire sur le mont Sugarloaf et sur la campagne environnante.

D’une superficie de 19 ha, ils ont été conçus par Lord Powercourt à partir de 1731 en même temps que la construction de la maison de style palladien. Un certain nombre d’éléments de ce premier plan formel sont encore visibles aujourd’hui.

Les générations suivantes du premier Lord ont poursuivi l’aménagement des jardins.

En 1840, le septième Lord fait appel à l’architecte Daniel Robertson pour dessiner les terrasses du jardin à l’italienne devant la maison. Après le décès de Robertson en 1844, Lord Powercourt poursuit l’aménagement de ces terrasses reliant la maison au lac, exploit qui nécessiteront 12 années de travaux et pas moins de 100 ouvriers. Pour la réalisation des terrasses basses, il visite les plus grandes demeures et jardins européens et consulte plusieurs professionnels, dont James Howe qui lui donne les plans des parterres en 1865 et Francis Penrose, architecte de la cathédrale Saint-Paul de Londres qui dessine la fontaine au cadran solaire ornée des figures d’Eole et d’Apollon.

Pour embellir les jardins du domaine, il commande et achète des œuvres et des reproductions artistiques dans toute l’Europe. Le dessin de la terrasse supérieure en pierre est copié sur la villa Butera en Sicile ; les chevaux de Pégase du bassin sont commandés à Hugo Hagen, sculpteur berlinois en 1869 ; le dessin de la fontaine dans l’étang qui s’inspire de la fontaine de Bernini de la piazza Barberini à Rome est l’œuvre de Lawrence Mac Donald, sculpteur qui travaillait à Rome, il est également l’auteur de l’Hector et de l’Andromaque de la terrasse supérieure ; le Mercure assis et le faune endormi sont deux copies en bronze des statues trouvées à Herculanum ; le groupe d’enfants en bronze est l’œuvre de Morin, sculpteur français…

  • Le jardin clos ceint de hauts murs de pierre est l’une des parties la plus ancienne du domaine. Les fleurs et les arbustes ont remplacé les légumes du potager, aujourd’hui une des plus importante plate-bande fleurie d’Irlande. Un jardin commémoratif dédié à Julia, veuve du 7ème   Lord Powerscourt, a été conçu par son fils en 1931. Les quatre bustes sont ceux des quatre grands maîtres italiens ; Michel-Ange, Léonard de Vinci, Raphaël et Benvenuto Cellini. Ce sont des copies de celles du Vatican et de l’œuvre d’Alexander McDonald achevée à Rome en 1878. La grille, vieille de 240 ans, provient de la cathédrale de Bamberg en Allemagne, achetée par le 7ème Lord à un marchand de curiosités à Londres.
  • A côté de ce jardin, la grotte constituée de sphaigne fossilisée date de la création des jardins en 1740. Une atmosphère romantique et magique se dégage de ses allées secrètes.
  • Le jardin japonais a été créé en 1908 par le 8ème Lord et son épouse sur la tourbière récupérée au sud du lac Triton.
  • Au-delà du jardin japonais, se trouve la vallée de la Tour plantée des nombreux arbres : épinette de Sitka, cèdre rouge, sapin argenté, pin corse, douglas, séquoia géant…

Le premier Lord a planté de nombreux arbres : hêtres du parc, conifères qui encadrent le lac Triton et le jardin italien pour créer une vue faisant partie du paysage plus large. Les plantations se sont poursuivies au cours du XXème siècle et se poursuivent encore. Un Sequoia sempervirens de Californie planté en 1866 est le plus beau d’Irlande aujourd’hui. La maison a été ravagée par un incendie en 1974 et rénovée en 1996. Le domaine est actuellement la propriété de la famille Slazenger qui le gère comme un lieu touristique et évènementiel.

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Jardin de KILLRUDDERY à Bray – Co. Wicklow

Jardin historique

Créé au XVIIème siècle, Killruddery est sans doute le plus ancien jardin d’Irlande mais il reste très peu d’éléments de cette époque. Le jardin conserve tout de même son style unique d’origine auquel sont venus s’ajouter de nouveaux aménagements au cours du XVIIIème et du XIXème siècle.

Il a été dessiné à l’époque de Louis XIV en jardin à la française. La propriété de Killruddery fut concédée à Sir William Bradazon qui devint plus tard le premier comte de Meath en 1618.

En 1682, le quatrième comte de Meath a conçu un nouveau jardin avec l’aide du jardinier nommé Bonnet disciple de Le Nôtre. Il est sans doute l’auteur du dessin du jardin formel qu’on peut voir aujourd’hui.

Le jardin s’étendait sur 8 acres (3,2 ha) entouré de murs au sud de la maison construite entre 1651 et 1675. Il était divisé en trois parties : les deux parties extérieures étaient plantées d’arbres, la partie centrale devant la maison restait ouverte, deux canaux jouaient le rôle de miroirs, sans doute inspirés du château de Courances et étaient reliés à la maison par des parterres de buis qui n’existent plus. A l’est de ce jardin central une zone arborée comprenait trois parties : le labyrinthe, les angles et le boulingrin. A l’ouest, se trouvaient l’espace sauvage, le théâtre de verdure et le cercle de hêtres.

Dès le début du XIXème siècle, des modifications sont apportées à la maison et au jardin. En 1820, la maison est remodelée et agrandie. On abat les murs autour du jardin, on prolonge le jardin par une allée de tilleuls, un escalier d’eau est installé sur le côté de la principale perspective. Le domaine s’étend aujourd’hui sur 800 acres (320 ha).

En 1846, Daniel Robertson qui a fait les plans de Powerscourt dessine la balustrade de pierre de la terrasse Est. En 1852, l’architecte William Burn ajoute une orangerie avec un dôme sur le modèle du Crystal Palace. A l’extrémité d’un des axes, on construit une fabrique, une laiterie ornementale qui est aujourd’hui le salon de thé du jardin.

Dans la seconde moitié du XIXème siècle, de nombreuses statues ont été achetées, sans doute dans les grandes foires internationales. Killruddery possède ainsi une belle collection de statues de style victorien.

« Les angles » est une zone composée de sentiers bordés de haies de charmes, de tilleuls et de hêtres en forme de pattes d’oie. L’allée principale est fermée par des chênes à feuilles persistantes, Quercus ilex très anciens. Au-delà de cette partie, une allée de houx mène au boulingrin devenu un espace sportif pour les visiteurs. Une collection de rhododendrons a été plantée à l’emplacement du labyrinthe d’origine.

De l’autre côté des bassins, se trouve un petit bois plus sauvage. Le théâtre de verdure, dont l’ossature est encore visible, est utilisé pour des représentations théâtrales. Au centre du cercle de hêtres, se trouve un grand bassin disposant d’un jet d’eau. La double rangée de hêtres percée de fenêtres existe encore.

Le jardin clos est à la fois un potager, un jardin de fleurs à couper et un lieu de pique-nique. Une ferme fait partie du domaine. Les produits sont consommés par les propriétaires, utilisés au salon de thé et au restaurant et vendus à la boutique ou lors du marché hebdomadaire. Après une période d’abandon relatif, le 14ème comte revient à Killruddery dans les années 1950, restaure la maison et le jardin. Aujourd’hui, le 15ème comte et son épouse Lady Ardee gèrent le domaine. De nombreux évènements et activités y sont organisés.

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MOUNT USHER à Bray – Co. Wicklow

Jardin Robinsonien


C’est la présence de la rivière Vartry, dont les eaux coulent en une série de cascades qui est à l’origine de ce jardin. Il a été créé par un industriel, Edward Walpole en 1868, sur une surface d’une acre, agrandi pendant soixante ans par plusieurs générations de Walpole pour atteindre sa surface définitive de 22 acres (9 ha environ).

Ce jardin qui rassemble plus de quatre mille espèces aurait pu n’être qu’une simple collection de plantes venues des quatre coins du monde grâce au directeur du jardin botanique de Dublin mais les frères Walpole ont rencontré William Robinson.

La maison est bâtie dans un coin du parc afin de mettre le jardin en valeur. Toutes les constructions (barrages, petits ponts etc.) se fondent dans le décor. Des chutes d’eau ont été aménagées sur la rivière, une incroyable variété de plantes se côtoient.

William Robinson (1838-1935) dans son livre « Le jardin anglais » a critiqué les jardins très dessinés et affirmait que la nature seule devait être le vrai modèle du dessin du jardin. Les pelouses devaient être comme des prairies ornementales, un groupe d’arbres un bosquet naturel… Il avait remarqué que les limites entre bois et prairies, eau et berges étaient toujours riches en plantes. Il appliqua cette théorie aux jardins.

Aussi les Walpole développèrent-ils les berges de la rivière avec une flore venue de Chine et d’Amérique qui s’est bien acclimatée dans cette vallée protégée. Plongeant dans l’eau à proximité, quatre énormes conifères font la fierté de Mount Usher. Le jardin compte 3000 arbres et 2000 plantes herbacées dont la plus grande collection d’Irlande de conifères de l’hémisphère sud (28 espèces), ainsi qu’une vaste collection de conifères du nord. Il détient également une collection d’arbres de l’hémisphère sud de rang mondial, les nothofagus, dont il existe 16 espèces différentes, les eucryphia avec également seize espèces, et l’eucalyptus avec 50 espèces.

Dans le jardin de rocailles, rhododendrons, azalées, camélias et plantes à bulbes se succèdent tout au long des saisons. Le jardin abrite également une faune abondante, notamment des loutres, des hérons, des martins-pêcheurs, des hérissons et une grande variété d’oiseaux chanteurs.

La propriété est acquise par Madeleine Jay en 1980. Avec l’aide de jardiniers experts, elle poursuit l’œuvre des Walpole et entretient le jardin sans pesticides. En 2007, elle donne le domaine en gestion à l’entreprise Avoca Handweavers qui maintient l’esprit d’origine.

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BALLYMALOE Garden à Shangarry – Co. Cork

Jardin nourricier


Le jardin nait en 1930, cultivé par Yvan Allen. Myrtle, son épouse, soucieuse de conserver les légumes cultivés, commence à préparer diverses sauces et conserves. En 1964, elle décide d’ouvrir chez elle un restaurant, en proposant des plats du jour uniquement avec des produits locaux. Fondatrice de la tradition Ballymaloe, elle sera la première femme-cheffe en Irlande à recevoir une étoile Michelin. Un myrte, en son honneur, trône au centre du jardin. 

La célèbre école de cuisine de Ballymaloe, dirigée par Darina Allen, sa descendante, est installée autour de l’ancienne ferme restaurée. Elle est un véritable atelier à ciel ouvert où les apprentis cuisiniers découvrent l’abc du jardinage de la semence à la récolte.

La totalité de la propriété s’étend sur 300 acres (120 ha). Le premier jardin réalisé dans les années 1980, inspiré du grand jardin à la française de Villandry est posé sur des graviers, entouré d’anciennes haies de hêtres, seuls survivants d’un jardin antérieur du 19ème siècle : un parterre de fleurs rempli d’herbes aromatiques bordé de délicates tapisseries de buis.

Le jardin a continué à s’agrandir, s’étendant jusqu’à devenir un potager planté d’opulentes rangées de légumes installés selon un motif de carrés et de losanges entre des allées de briques à chevrons. Il est géré par le jardinier en chef, de façon biologique, respectant la biodiversité et conservant les semences d’une année sur l’autre. Une riche variété de légumes, des fleurs comestibles ajoutant à la profusion colorée comme les soucis et les capucines, sont travaillés quotidiennement au restaurant.

Un verger, planté de bulbes de printemps, conçu par Jim Reynolds, relie l’école de cuisine au reste des compartiments du jardin. Un petit arboretum, une prairie fleurie, un labyrinthe d’ifs celtique conçu par Peter Lamb et Lesley Beck, et un coin de fleurs à couper complètent ces chambres de verdure.

Un étonnant pavillon octogonal aux murs intérieurs tapissés de coquillages (moules, pétoncles, coquilles d’huitres), la Shell House, inspiré des folies similaires du XVIIIème siècle a inspiré un autre jardin : cependant la double mixed border plantée de nuances de bleu, d’or et d’argent avec des delphiniums, des hémérocalles, des crocosmia et des artemesia n’existe plus.

Au fond du jardin se trouvent un étang et un temple ingénieusement réalisés avec les piliers d’une maison démolie.

Un jardin en constante évolution, il semble être un lieu riche d’expérimentations en harmonie avec la nature.

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FOTA ARBORETUM à Garrigtohill – Co. Cork

Arboretum


Autrefois modeste pavillon de chasse de la famille Smith-Barry qui vivait alors en Grande Bretagne, Fota House a été agrandie et transformée en une élégante villa de style Régence de 70 pièces par les architectes Richard et William Morrison dans les années 1820. Elle abrite aujourd’hui une des plus belles collections de peintures de paysage d’Irlande.

 La famille avait alors reconnu le sol chaud et l’emplacement abrité parfaits pour la culture de plantes exotiques et d’arbres rares. «Fod te» en irlandais signifie « sol chaud » et a donné le nom de Fota à ce lieu. Le développement de l’arboretum a coïncidé avec les grandes expéditions de chasse aux plantes à travers le monde, ramenant de merveilleux spécimens de lieux tels que l’Orient, l’Amérique du Sud et la côte Pacifique du nord-ouest de l’Amérique.

Fota House, Arboretum & Gardens accueille ainsi les visiteurs depuis plus de 200 ans.

Lorsque l’Irish Heritage Trust a commencé à s’occuper de Fota House, Arboretum & Gardens en 2007, ses impressionnantes serres et son jardin clos victorien étaient menacés, les salles Regency abandonnées. Il a alors entrepris un vaste programme de restauration de la maison et des jardins rendu possible grâce au soutien du gouvernement irlandais, des autorités locales ainsi que des experts du patrimoine et de nombreux bénévoles.

L’arboretum s’étend sur 27 acres (11 ha) et contient l’une des plus belles collections d’arbres et d’arbustes rares cultivés en extérieur en Europe. Les conditions uniques de Fota permettent à de nombreuses espèces exotiques de l’hémisphère sud de s’épanouir. Les jardins comprennent des éléments époustouflants tels qu’un étang ornemental, des jardins d’agrément à la française, une collection exceptionnelle de conifères dont de nombreuses espèces plantées pour la première fois en Europe, une orangerie et un temple du soleil. Le jardin victorien a été ramené à la vie. Il comprend le magnifique verger, les fosses et les serres qui approvisionnaient autrefois la maison en fruits et légumes et toujours en pleine activité grâce à des bénévoles qui cultivent des produits et des plantes pour soutenir la propriété. L’objectif est de valoriser le potentiel de Fota House, Arboretum & Gardens en tant qu’agrément local et ressource pédagogique, mais aussi en faire un atout national (création d’un sanctuaire d’abeilles) et une ressource internationale pour en apprendre davantage sur le patrimoine, la culture, la biodiversité et la durabilité irlandaises.

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BANTRY à Bantry – Co. Cork

Jardin privé

Lové dans une baie spectaculaire, une des plus belles d’Irlande, ce domaine privé de 18 ha appartenant aux descendants des comtes de Bantry depuis le milieu du XVIIème siècle, a été restauré ces dernières années, après plus de 40 ans d’abandon. Les jardins ont été créés et aménagés de 1844 à 1867 par le deuxième comte de Bantry, Richard White et son épouse Mary, inspirés par leurs voyages à travers l’Europe.

7 terrasses engazonnées, la maison se situant sur la 3ème terrasse, encadrées de balustrades en pierre et ponctuées de vases inspirées des jardins italiens : c’est ainsi que les avait conçues le propriétaire, ponctuées de phormiums. Vers 1900 les plans furent oubliés et les terrasses furent plantées de Rhododendron ponticum et de luteum qui au fil des années ont tout envahi mêlés à de nombreux saules, myrtes et Aucuba. La végétation s’est développée, obscurcissant la maison et modifiant totalement l’agencement et le plan initial du jardin. En mars 2016, ont commencé le déblayage de la première terrasse et la remise en place des balustrades. Aucune plante ne doit désormais pouvoir dépasser 1,2 m.

On se croit ici véritablement en Italie, au bord du lac de Côme ou du lac Majeur. Au nord, 14 îlots circulaires ornés de pots et de sculptures rapportés de voyages, émergent d’une mer de gravier ; à l’ouest un jardin en contrebas, « sunken garden », est planté de végétaux exotiques et au sud le grand parterre formel dessiné autour d’une fontaine est surmonté d’un imposant cercle de glycines, Wisteria chinensis et W. floribunda.

Dans le prolongement un étonnant escalier de 100 marches, encadré de végétation luxuriante, mène au haut de la colline. De là la vue est imprenable sur la maison, les jardins, la baie de Bantry et les montagnes.

Aujourd’hui les propriétaires replantent, éclaircissent, retracent les promenades dans le bois, l’une menant au sommet des 100 marches, appelée « promenade des vieilles dames », l’autre longeant le ruisseau et menant au jardin clos et reconstruisent les écuries tombées en ruine, les serres et le jardin clos, gardé par deux grands Ginko biloba, un rare Lamatia ferruginea et un Acer pensilvania, vendu dans les années 50 puis abandonné.

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KILRAVOCK GARDEN à Durrus – Co. Cork

Jardin privé

Malcolm et Phemie Rose ont commencé à développer ce jardin de 2 acres (80 a), sur le flanc d’une colline orientée au sud, sur un site rocheux peu prometteur en 1989. Il appartient aujourd’hui à Ronnie Halligan depuis 2013.

Ce jardin en terrasse surplombant la magnifique baie de Dunmanus, planté pour profiter pleinement du climat tempéré de West Cork, offre différentes ambiances au travers de nombreuses pièces transportant le visiteur du jardin boisé frais au jardin méditerranéenchaud avec une promenade dans l’hémisphère sud. Des collections de dicksonias, de restios, de palmiers, de cordylines et autres plantes d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud et d’Amérique du Sud, mais aussi d’autres représentants du monde entier.

Les bouddhas contemplant des plantations d’origine japonaise et plus largement asiatique nous invitent à la méditation dans le jardin asiatique.

Des baies à gogo, de nombreux sorbus et viornes bordées de glycines et de camélias et bien plus encore dans un petit jardin…le Berry Garden 

Une longue pelouse bordée d’une double bordure fleurie d’un côté et plantée d’arbres et d’arbustes de l’autre côté surplombée d’un bungalow recouvert d’une large variété de plantes grimpantes, certaines très odorantes comme le Stauntonia, compose le jardin fleuri.

On accède auWoodlands Garden par un chemin suivant un petit ruisseau qui dévale jusqu’à la mer. Les sorbus, acers, camélias, hostas, azalées, primevères et fougères arborescentes dominent cette partie captivante du jardin entre ombre et lumière aux côtés d’une large gamme de plantes et d’arbustes très différents. Un véritable voyage dans un petit espace.

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ILNACULLIN GARDENS – Garinish Island – Co. Cork

Jardin d’atmosphère
Dans la baie de Bantry, l’île de Garinish appelée Ilnacullin, l’île aux houx, ne ressemble à aucune autre. Une île jardin de 15 ha qui n’a rien à envier à l’Isola Madre des îles Borromée sur le lac Majeur. Pour y arriver un trajet idyllique en bateau parmi quelques îlots mauves peuplés de Rhododendron ponticum et d’une colonie de phoques se prélassant sous le soleil. Délicieux préambule.

En 1910, Ilnacullin, un caillou où ajoncs, genêts et bruyères avaient peine à pousser, est vendu par le British War Office à Annan Bryce, homme d’affaires et politicien, administrateur de compagnies ferroviaire en Inde et en Birmanie, pour y construire sa résidence secondaire et aménager un jardin. Finalement, seul le jardin sera réalisé avec l’aide d’Harold Peto, architecte paysagiste réputé pour ses jardins italiens. Un de ses chefs d’œuvre, avec Iford Manor dans le Wiltshire. Entre 1910 et 1914 une centaine d’hommes y travaillèrent. Peto y apporta une collection de sculptures architecturales en pierre achetées en Italie, en Espagne et en France, pour les intégrer dans les jardins. La somptueuse maison de sept étages prévue à l’origine du projet n’a jamais été réalisée en raison de l’effondrement du marché russe en 1917, qui a entraîné le déclin de la fortune financière des Bryce.

En 1925 les jardins furent ouverts au public pour générer des revenus.

En 1928, le jardinier écossais Murdo Mackenzie, ancien forestier, prit le relai. Une grande partie des premières plantations de Peto et Bryce ayant péri dans une série de tempêtes, il commença à planter de nouveaux massifs-abris de pins sylvestres et de pins de Monterey pour se protéger des vents violents et à créer patiemment un sol favorable aux plantations à partir de compost.

Peu à peu, un environnement propice à l’accueil de plantes et d’arbustes rares, délicats et exotiques issus des climats tropicaux s’y installa. Des plantes d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique et d’Europe furent soigneusement plantées et entretenues et les jardins commencèrent alors à prospérer. À la mort de Roland, le fils, en 1953, l’île Garinish fut offerte au peuple irlandais et confiée aux soins du Bureau des travaux publics. Mackenzie, après avoir reçu tous les honneurs des sociétés irlandaises, y travailla jusqu’à sa mort en 1983.

Nous sommes ici dans un jardin classique baroque créé dans un cadre naturel voire sauvage de style « Robinsonien » parsemé de plantes exotiques, un fabuleux jardin d’atmosphère. Différents espaces participent à cette composition.

  • Le jardin italien, entouré de haies d’ifs taillés, avec ses colonnades, ses escaliers, ses terrasses surélevées et ses structures de jardin élégamment disposées autour d’un bassin est l’emblème d’Ilnacullin. Tous les éléments se fondent ingénieusement dans le décor naturel. La Casita, une maison de thé décrite par Peto comme « la maison du jardin » semble avoir été inspirée par le pavillon de Carlos V du XVIe siècle situé dans les jardins de l’Alcazar de Séville, que Peto avait visité en 1888. Elle est construite en pierre de Bath avec des poutres en teck massif. L’intérieur est lambrissé de marbre de Skyros, serti de marbre de Carrare. La statue, au centre du bassin, représente Mercure volant. Les plantes qui ornent le Jardin à l’Italienne sont riches et variées. Les bordures contiennent des plantes à massif soigneusement sélectionnées et mélangées à des Fuchsias exotiques, des Abutilons et des Cestrum, espèces originaires d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Une collection de spécimens de bonsaï orne la zone pavée, notamment un Larix (mélèze) qui aurait près de 300 ans. En toile de fond des Leptospermums (arbre à thé) de taille remarquable, des Camélias, des Callistemons, des myrtes et de nombreux Rhododendrons parfumés – notamment Rhododendron x Lady Alice Fitzwilliam.Haut du formulaire
  • Un promontoire mène au temple grec, une rotonde sans toit surplombant la mer et les montagnes de Caha. L’Agapanthe s’y épanouit tout l’été.
  • Une longue volée de marches en schiste bleu mène à la tour Martello située sur le point culminant de l’île. Elle a été construite par le British War Office vers 1805 pour se défendre contre la redoutée invasion napoléonienne. Comme les autres tours Martello du comté de Cork, ses murs sont verticaux plutôt qu’inclinés comme c’est l’habitude ailleurs. On dit que cela est dû aux fortes précipitations qui ont emporté le mortier de chaux des murs en pente avant qu’il ne puisse prendre. La tour est dans un excellent état de conservation et offre de belles vues panoramiques notamment sur la baie de Bantry et l’île Whiddy.
  • En revenant du Temple, une longue clairière connue sous le nom de « Happy Valley» s’ouvre devant nous. Sur la gauche le flamboyant Embothryium coccineum (arbre à feu chilien), le Myrtus lechleriana (myrte) imprégné de fleurs crème en mai et le Drimys winteri(Wintergreen) à feuilles persistantes, tous originaires d’Amérique du Sud. Sur la droite, un groupe de Pinus thunbergii (pin noir du Japon) abrite un magnifique spécimen de Lagarostrobos franklinii originaire de Tasmanie précédant une collection de Rhododendron yakushimanum originaires du Japon, des espèces d’Eucryphia, originaires d’Australie et du Chili, de Cornus.
  • Le jardin clos dont les murs d’enceinte sont renforcés à l’extérieur, permettent à l’intérieur de supporter une collection exceptionnelle de plantes grimpantes, notamment des espèces et des hybrides de clématites, dont des cultivars bien connus tels que Clematis lasurstern, C. Nelly Moser, C. Marie Boisselot, C. Ernest Markham, une riche collection de roses grimpantes, Rosa Chaplins Pink » et Rosa Francis E. Lester, offrant une riche palette de couleurs tout au long des mois d’été. Une fine bordure herbacée double face traverse le milieu du jardin clos : un mélange d’Aster, Centaurea, Delphinium, Erigeron, Euphorbia et les spectaculaires Dahlias.

Les pelouses étaient à l’origine une zone de tourbière, Aujourd’hui, une profusion de Beschorneria yuccoides, Viburnum plicatum « Lanarth », Magnolia, Leptospermum, Azara, Ceanothus, Pieris « Murdo Mackenzie », Melianthus major, Rhododendrons, Camélias, Hydrangea, Fuchsias se partagent les bordures, de ce fait intéressantes toute l’année.

Admirablement entretenu par des jardiniers hors pair, ce jardin est d’une rare beauté.

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LAKEMOUNT GARDEN à Glanmire – Co. Cork

Jardin privé

Niché dans les collines entourant Cork, avec une vue lointaine sur la rivière Lee, Lakemount semble se fondre dans son paysage verdoyant. Dans ce beau coin d’Irlande, Brian Cross a créé, selon la Royal Horticultural Society, l’un des « jardins phares » d’Irlande. Ce jardin privé a été créé au début des années 1950 par Mme Peggy Cross, qui en a tracé la forme de base en plantant des haies pour protéger la terre des vents incessants de l’Atlantique. Le jardin est orienté plein sud et s’éloigne doucement de la maison, favorisant la culture d’une multitude de plantes provenant des quatre coins du monde. Depuis ces premières plantations, il est devenu une merveilleuse oasis de calme.

Lakemount est méticuleusement entretenu et offre un intérêt toute l’année. Le jardin est si intelligemment planifié avec des changements constants d’ambiance et de style qu’il semble bien plus grand que deux acres.

  • Le jardin-étang relie la terrasse de la maison au reste du jardin. Encadré en pierre de Liscannor et entouré de plates-bandes surélevées remplies d’hortensias, de rhododendrons nains, d’arbustes mixtes et des bordures de plantes vivaces, l’étang formel abrite des nénuphars, des Iris ensata et une sculpture en fonte de nénuphars. La sortie vers le jardin inférieur est gardée par deux colonnes spectaculaires de restios et la rive en contrebas est rendue rose vif par les nérines en automne.
  • Le jardin de gravier scintille d’herbes ondulantes, de Verbena bonariensis, de Dierama pulcheririmum ‘ Blackbird’ et d’iris barbus à la fin du printemps.
  • Au-delà de cette zone chaude et sèche, des pelouses vert émeraude s’étendent autour de parterres informels de plantations mixtes où les formes et les couleurs contrastées des arbustes servent de toile de fond aux artistes vedettes au premier plan.
  • Les sentiers en dalles grises nous guident vers un chemin coloré, changeant à chaque saison. L’hiver amène les perce-neiges et les hellébores. Au printemps, plus de 20 magnolias fleurissent avec les jonquilles. En été, on ne sait même pas où chercher, les fleurs sont partout. Et les feuilles d’automne sont riches en couleurs à mesure que le verger porte ses fruits.
  • Le jardin pavé, dont l’isolement est souligné par des portes en fer forgé, contient un certain nombre de compartiments séparés avec des plates-bandes surélevées pour les plantes alpines et structurelles comme des phormiums et des sièges accueillants. Niché à côté d’un espace formel avec buis et lauriers topiaires, le conservatoire regorge de trésors, le Dendromecon rigida (coquelicot jaune), l’abutilon, les pélargoniums et le jasmin.
  • Et le jardin du cottage, longtemps négligé, a subi une transformation remarquable, s’épanouissant en un potager fructueux de plates-bandes surélevées regorgeant de légumes et de fruits.

Des tortues sauvées, des poissons et des grenouilles dans l’étang, des poules dans le verger, des vers dans les vermifuges et des ruches d’abeilles. Les principes du jardinage biologique exempt de produits chimiques et de pesticides pour encourager la biodiversité et la faune sont la règle.

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COOSHEEN GARDEN à Glounthane – Co. Cork

Jardin privé

Coosheen, dans l’estuaire du port de Cork, un petit jardin boisé d’environ 0,34 acres (14 a), dans une zone suburbaine, commencé dans les années 90 par Hester Forde, où les combinaisons de formes de feuillages et arrangements subtils de couleurs deviennent son sport favori. Tâche délicate sur un terrain très pauvre, battu par les vents. La trame générale du jardin est composée par des arbres présentant un intérêt aux différents moments de l’année. C’est ici indispensable car la place est comptée. Elle sélectionne un bouleau de l’Hymalaya, Betula utilis var. jacquemontiiet un Acer griseum pour la beauté de leur écorce, un Parrotia persica ‘Vanessa’ pour son port presque fastigié, un Cornus controversa ‘Variegata’ pour sa silhouette étagée. En dessous, depuis que les branches basses ont été coupées pour récupérer de la place et de la lumière, tout est permis.

Inconditionnelle d’Hélène Dillon, des jardins de Sissinghurst, Great Dixter, et Lakemount tout proche ou des pépinières d’Avondale, Ashwood nursery ou Costwolds garden flowers, tous les végétaux l’intéressent, sans exception, petits arbustes et vivaces, mais aussi les bulbes comme les Camassia aux grappes bleues et blanches à la fin du printemps, les colchiques à l’automne, les Eucomis, appelées aussi fleurs d’ananas, originaires d’Afrique du sud et une collection privée exceptionnelle de perce-neige. Sans oublier les plantes alpines installées sur des parterres surélevés, les raised bed, et quelques exotiques graphiques comme le Tetrapanax payrifer.

En plus de ses talents de jardinière, Hester est également écrivaine et conférencière. Voici un bref résumé de ses interventions dans toute l’Irlande : « le réveil du printemps », « trésors à creuser », « plantes enchanteresses », « autumn glory », « les jours paresseux et brumeux de l’été », « jardins créatifs avec des conteneurs », « une histoire d’ombre », « repousser ses limites », tout un programme.

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