APREMONT SUR ALLIER : LE PARC FLORAL
Jardin privé contemporain, APJ région Centre-Val de Loire, label Jardin Remarquable
A quelques kilomètres de Nevers, sur les rives de l’Allier, se dresse le château d’Apremont, vestige d’une formidable forteresse anglo-bourguignonne, appartenant depuis 1722 à la même famille. A ses pieds, s’étend un village médiéval pittoresque classé parmi les plus beaux villages de France.
En 1970, Gilles de Brissac, propriétaire du site, crée le parc floral qui s’étend sur près de 5 ha entre le village et le château qui lui sert de toile de fond. Mais le parc floral n’est pas le jardin du château ; Gilles de Brissac a réalisé un parc à l’anglaise intégré au village pour qu’il en soit la suite naturelle. En effet, les grilles du jardin s’ouvrent sur ce qui était autrefois la place du village et qui abrite aujourd’hui le jardin blanc. Les quatre tilleuls de ce premier espace sont les seuls arbres présents sur le site avant la création du parc.
Vient ensuite la célèbre voûte de glycines de Chine et du Japon, pergola odorante longue de plus de 100m dont la floraison s’étale de mi-avril à fin mai. Les plates-bandes du parc sont plantées de vivaces et de fleurs annuelles aux floraisons étalées sur toute l’année avec une belle collection de dahlias pour clore la saison. Toutes les plantes sont étiquetées.
Chaque jardin est bien défini, les haies de charmille structurent l’ensemble et le gazon fait le lien entre les différents espaces.
Gilles de Brissac a souhaité dès le début apporter un peu de fantaisie exotique dans le parc en installant des fabriques, très courantes dans les jardins du XVIIIe siècle. Les trois fabriques ont été réalisées à partir des dessins d’Alexandre Serebriakoff, peintre d’origine russe, ami du créateur du jardin.
- Le pont chinois de couleur rouge, installé en 1985, est devenu le symbole du parc floral. Il est peint avec une peinture classique puis un glacis pour rappeler la brillance et la beauté des laques chinoises. Les arêtes de son toit et les boules du sommet sont dorées à la feuille d’or.
- Le pavillon turc, datant de 1994, est placé au centre d’un bassin de sorte que le visiteur puisse voir son reflet complet quel que soit l’endroit d’où il le regarde. Son apparence évoque les rives du Bosphore en Turquie. Les quatre peintures de l’intérieur ont été réalisées par un des habitants du village d’Apremont dans les années 90. Elles illustrent les différents âges de la vie. Un jeu de miroirs permet de voir d’un seul coup d’œil l’ensemble des tableaux.
- Le belvédère a été construit en 1997. Il est inspiré du Palais de Pavlovsk en Russie. L’intérieur est orné de grands dessins en carreaux de faïence réalisés par la faïencerie d’art Montagnon à Nevers d’après des peintures d’Alexandre Serebriakoff. Ces tableaux représentent le périple des Polichinelles, personnages de la comédie traditionnelle italienne.
Le parc floral est aussi un jardin d’eau et d’arbres. D’importants travaux ont été nécessaires pour créer les petits étangs et la cascade du jardin. Un étang alimenté par les cours d’eau de la forêt et d’autres étangs a été créé en surplomb du jardin et sert de réserve pour les plans d’eau du parc. La cascade a été construite dans une ancienne carrière et a nécessité le déplacement de 650 tonnes de roches.
L’arboretum offre aux visiteurs une promenade permettant de découvrir d’une belle collection d’arbres aux essences variées et venant du monde entier : érables japonais, tulipiers de Virginie, hêtres pleureurs, gingkos biloba, liquidambars, sequoias géants, cyprès chauves…
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LA CHAPELLE MONTLINARD : ARBORETUM ADELINE
Arboretum, APJ région Centre-Val de Loire
L’arboretum a été créé en 1972 par Gérard et Claudie Adeline. Gérard Adeline, passionné de plantes a fréquenté les pépinières normandes depuis son plus jeune âge. Il complète sa formation en Hollande puis part trois ans au Canada où il enseigne l’arboriculture ornementale à l’Université de Québec. Il revient sur les bords de la Loire pour créer un arboretum de collection. Il transmet sa passion de la botanique à son épouse Claudie, décoratrice qui porte un regard plus artistique sur les plantes. Ensemble, sur un terrain de 8 ha situé dans l’ancien lit de la Loire, ils commencent à planter de nombreuses variétés de plantes récoltées au cours de leurs visites dans des jardins botaniques ou des arboretums et au cours de leurs voyages.
Gérard multiplie semis, boutures et greffes et transplantent de gros sujets présents dans la pépinière. Ils enrichissent sans cesse le parcours du jardin.
Aujourd’hui, l’arboretum compte 2000 espèces, rares pour la plupart. Le Conservatoire des collections végétales spécialisées (CCVS) reconnait 3 collections nationales de l’arboretum : Ginkgo biloba, Liquidambar et Tilleul.
L’arboretum est organisé en ilots :
- Ilots géographiques (Asie, Amérique, Europe)
- Ilots systématiques (Betula, Carpinus, Cornus, Crataegus, Fagus, Ginkgo biloba, Liquidambar, Malus, Pavia, Pyrus, Quercus, Sorbus, Syringa, Tilia)
- Ilots d’ornement composés de plantes de divers continents et de variétés diversifiées.
Des allées engazonnées permettent de découvrir ces différents ensembles intéressants à toutes saisons : floraisons particulières, fructifications spectaculaires, feuillages d’automne flamboyants, écorces décoratives…
Un petit jardin à la française complète l’ensemble avec rosiers et petits arbustes.
Les buts de cet arboretum :
- La sauvegarde d’espèces rares et la mise en valeur des noms botaniques qui permettent d’échanger dans le monde entier
- La transmission des connaissances autour de l’histoire des plantes, leurs origines, leur exigence et leurs spécificités morphologiques
- Etre un lieu d’échange pour tous les amateurs et les passionnés des plantes.
En 2022, Claudie Adeline, veuve depuis plusieurs années, a reçu le Mérite « Arboretums de France ». Cette distinction est attribuée selon différents critères, à commencer par la diversité des essences présentes dans l’arboretum ou le fait de n’utiliser aucun pesticide.
L’arboretum vient de changer de propriétaire, il est repris par Sophie Salomé et Yves Guerveno, qui semble-t-il, ont de nombreuses idées pour le faire vivre.
http://arboretum-adeline.blogspot.com/
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JALOGNES : PARC DU CHATEAU DE PESSELIERES
Jardin historique, parc romantique, APJ région Centre-Val de Loire, label Jardin Remarquable
Fier de ses 9 siècles d’histoire, ancienne demeure et maison forte des Maréchaux du Comté de Sancerre du 14ème au 18e siècle, le Château de Pesselières, MH Inscrit, s’est adouci sous le règne de Louis XIV pour devenir la maison de plaisance des barons de Pesselières.
Le Parc romantique a été créé au XVIIIe siècle par le marquis de Puységur et restauré une première fois au XIXe par la famille Collard. Toutefois, deux éléments importants témoignent de l’existence d’un parc régulier « à la française » créé à la fin du XVIIe siècle sous le règne de Louis XIV : l’allée de buis tricentenaires et la rivière qui prenait autrefois la forme d’un canal aux rives de pierres.
Tombé sous le charme de Pesselières, en 2005, Pascal Fontanille va redonner vie à ces sublimes jardins endormis depuis trop longtemps.
Traversé par une charmante rivière qui y prend sa source et qui servait à alimenter les douves du château dont les berges ont été aménagées pour la sublimer, le parc de 22 hectares offre au fil de la promenade
- le joyau du parc, un labyrinthe de plus de 900 pieds de charmes, créé sous la façade est du château en 2009, nous amène à la cour d’honneur
- les rives fleuries conduisent à un parc paysager. Sa collection d’arbres remarquables, d’arbres d’intérêts botaniques ou esthétiques, dont la plupart sont marqués d’une ardoise d’identification, ont été plantés depuis 2008, en collaboration avec le paysagiste Benoit de Choulot, s’ajoutant aux arbres anciens « vénérables »
- au-dessus du château, le jardin Clos, restauré depuis 2012 en collaboration avec Patrice Taravella (concepteur et ancien propriétaire du Prieuré d’Orsan) et Pascale Marq (paysagiste), accueille un verger d’arbres fruitiers palissés et un potager fleuri de 16 carrés. Baigné de soleil, c’est le lieu idéal pour cultiver légumes, fleurs et fruits et faire une pause, assis sur l’un des bancs, bercé par le chant de la fontaine
- sur 274 mètres, une allée de buis tricentenaires
- une allée des topiaires composée de 20 colonnes de hêtres et de charmes créant un amusant jeu de perspective.
- une collection de dizaines de variétés d’iris, étape de la route des iris entre Orléans et Nevers.
- dissimulé derrière un bosquet, le jardin secret en forme de spirale, épouse les formes vallonnées d’une ancienne carrière de pierre. Sa terre acide permet la plantation d’hydrangéas, d’ilex, d’érables.
Des projets de développer d’autres jardins dans le sous-bois sont à l’étude.
Le choix a été fait de ne pas avoir de pelouses traditionnelles afin d’éviter une monoculture exigeante en engrais et en désherbant sélectif. Les prairies, comme les pelouses qui entourent le château, sont ainsi constituées d’un ensemble de graminées et d’un mélange de plantes spontanées dont l’esthétique repose sur une tonte régulière.
La présence de sources, la richesse de la faune et de la flore ont très vite encouragé l’actuel propriétaire et Joël Savoie, le régisseur du domaine depuis une quinzaine d’années, à adopter une approche la plus naturelle possible : aucun herbicide, fongicide ou pesticide, application des règles du jardinage biologique. Le BRF, (bois raméal fragmenté = mélange non composté de résidus de broyage) et le compost utilisés sont faits à demeure.
Afin de ressentir le Genius Loci, l’Esprit du Lieu, vous pourrez prendre le temps de flâner, de fouler l’herbe dense des prairies, de profiter des nombreux bancs vous invitant à observer la nature.
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NEUILLY EN SANCERRE : LE JARDIN DE MARIE
Jardin privé contemporain, APJ région Centre-Val de Loire, label Jardin Remarquable
Situé entre Sancerre, Bourges et La Borne, ce jardin paysager à l’anglaise de 2 hectares, entièrement entretenu au naturel, est installé à la sortie du charmant village de Neuilly-en-Sancerre, au cœur d’une campagne magnifiquement vallonnée entre 2 vignobles, le Sancerrois et le Ménetou Salon. Ayant passé son enfance dans le Sud de la France, la créatrice du jardin, Marie Marcat, a très tôt été sensibilisée à l’entretien du jardin familial. En 1989, monteuse de films documentaires pour la télévision, elle achète cette ancienne ferme Berrichonne comprenant également une très belle grange typique du « pays fort Sancerrois » datant de la fin 18ème. Elle acquiert une solide formation en suivant des cours de jardinage et pendant 30 ans façonne ce jardin bucolique.
Dans une terre extraordinaire, dit-elle, ses premières plantations, rosiers, pivoines, viburnums furent un succès sans s’imaginer ce que deviendrait la suite ! Puis elle dessine perspectives et endroits cachés toujours dans le respect de la biodiversité sans jamais utiliser d’intrants.
En collaboration avec le Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire, le Parc Floral de La Source à Orléans, le Jardin d’Apremont-sur-Allier, le Jardin de Pesselières à Jalognes et le Domaine de Poulaines elle crée « La Route des Iris ».
Elle collabore plus de 10 ans au magazine Rustica.
Après plus de 30 ans dédiés à son Jardin, elle cède sa propriété à Jessica & Boris issus de l’univers du culinaire.
On y découvre une collection de viburnums, une roseraie, un cheminement principalement planté de graminées et divers rosiers conduisant à une mixed border entourée d’une haie de charmille, un verger, un potager bio alimentant le restaurant.
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CHOUGNY : LE JARDIN DE CUY
Jardin contemporain
Ce jardin est situé au milieu du paysage bocager de la Nièvre, entre Châtillon en Bazois et Château-Chinon, à la lisière du parc du Morvan, à 300 m d’altitude. Un lieu chargé d’histoire, le jardin entoure une maison forte dont les origines remontent au XIVe siècle. Il était le siège des Seigneurs de Cuy et ce jusqu’à la Révolution.
De retour du Zimbawe, où elle apprit à jardiner grâce à son jardinier, Jeanne Kortbeek, d’origine hollandaise, et son mari Peter acquièrent sur un coup de foudre la propriété de 2,5 hectares où seul un cyprès chauve (Taxodium distichum) bicentenaire existait. Ils vont transformer la prairie en un jardin à partir de 2001.
Quatre étangs se succèdent le long d’une vallée en pente douce et encadrent un côté du jardin. Le climat est ici continental, le sol argilocalcaire est fertile mais humide.
Au fur et à mesure que l’on avance dans le jardin on réalise que sous ses apparences de jardin sauvage, il est en fait très structuré, très pensé et beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. Après avoir contourné le bâtiment on passe dans différents espaces aux ambiances très différentes, notamment :
le jardin d’arbustes (Viburnum, Cornus, Malus, Buddleia…) avec des tapis de Geranium maccrorhizum, un excellent couvre-sol.
le jardin terrasse avec ses plantes à feuillage sombre (Physocarpus opulifolius ’Diabolo’, Cotinus ’Grace’, Heuchères…). On y domine une partie du jardin et l’on devine l’étang en bas du terrain.
le potager clos d’un style très personnel : des allées engazonnées structurent l’espace où est cultivé un mélange de légumes et de fleurs à couper.
le jardin des Ricins associés à la graminée Deschampsia cespitosa.
le jardin sauvage où l’on circule dans des allées au milieu des herbes folles.
après avoir fait le tour de l’étang qui permet d’avoir une vue d’ensemble du jardin et de la campagne environnante, « la petite maison des jardiniers » (cabane de luxe au fond du jardin avec accès direct à l’étang)
retour près de la demeure et du cyprès chauve et l’on arrive dans la partie la plus fleurie : l’ovale des graminées mélangées notamment aux Verbena bonariensis.
Du point de vue botanique, les curiosités à ne pas manquer : un cyprès chauve bicentenaire (Taxodium distichum), des tulipiers (Liriodendron tulipifera), un arbre à miel (Sophora japonica) ainsi qu’une allée de 50 chênes de marais (Quercus palustris) et enfin une intéressante combinaison d’annuelles sélectionnées pour leur vigueur et leur robustesse : ricins (Ricinus), cardons (Cynara cardonculus), des phacélies (Phacelia tanacetifolia) et des Melianthus major.
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