Dublin : Dillon’s Garden
Le célèbre jardin de Mme Dillon a été créé en 1973 sur la base d’un jardin classique préexistant au moment où les Dillon ont acheté cette propriété en pleine ville de Dublin.
La propriétaire, d’origine écossaise, est une collectionneuse acharnée. En 1973, elle dessine un jardin de mixed borders colorés autour d’une pelouse centrale. Elle a complètement redessiné son jardin durant l’hiver 1996/97 en supprimant la pelouse centrale pour la remplacer par un bassin, dans un esprit très formel. Les travaux de réaménagement ont duré 5 mois. Il est conçu, désormais, pour être regardé depuis la terrasse de la maison.
Le bassin est entouré d’un pavage de dalles calcaires du Donegal qui accentuent l’aspect minéral de l’ensemble et, grâce aux reflets de l’eau, les couleurs vives des végétaux sont visuellement repoussées en périphérie. Le niveau du jardin a été relevé. Sur la gauche, à proximité de la porte, les plantes épargnées par cette resructuration et composées de celmisias, astelias, trilliums, corydalis, podophyllums et autres plantes de terre de bruyère ont été réinstallées dans une bordure libre.
Mme Dillon, coloriste de talent, attache également beaucoup d’importance aux formes, couleurs et textures des végétaux : Euphorbia characias, Geranium x magnificum, chardon remarquable, argenté aux feuilles très pointues, Rubus thibetanus et Potentille « vilmoriniana » pour les tons argentés, par exemple, et beaucoup de tons bleutés : Arundo donax, Sedum palmeri, yuccas et graminées, berberis temolaica, berberis dictophylla, kniphofia caluescens, rue, hostas aux feuilles bleues, Caccinea strigosa… Elle a créé, pour ses réalisations, des pépinières surélevées qui reconstituent les milieux adéquats aux plantes (par exemple composées de terre de mélange tourbeux pour les plantes de sol humide et de sous- bois : primevères, disporum, arisaema, glaucidium et le fameux « blue poppie » le pavot bleu de l’Himalaya, si difficile à obtenir).
Tully (county Kildare) : Japonese gardens
Le jardin japonais a été créé entre 1906 et 1910 par le colonel William Hall-Walker (Lord Wavertree), un riche Ecossais issu d’une famille de brasseurs célèbres qui a demandé cette réalisation au paysagiste japonais Tasa Eida et son fils Minoru. En 1915, le Colonel est parti en Angleterre, présenter sa propriété de Tully aux anglais et son haras est devenu le centre national britannique d’élevage des chevaux de course « The British National Stud » . En 1943, les propriétés de Tully ont été rendues au gouvernement irlandais. Puis le jardin japonais a sombré dans un oubli relatif jusqu’en 1945, date de création du haras national irlandais « Irish national stud » . En 1946, après un délaissement de 34 ans, un responsable horticole a été nommé pour réhabiliter le jardin japonais.
Les jardins de Tully sont donc la concrétisation de cette rencontre entre l‘Extrème -Orient et l’occident, à une période bien déterminée de l’histoire des jardins, période de passion pour l’exotisme et de recherche intense de plantes et d’idées aux quatre coins du monde.
Outre son esthétique et ses qualités botaniques, ce jardin est aussi fortement philosophique car il représente le cheminement de « la vie de l’Homme ».
Straffan (comté de Kildare) : Park lodge garden
Située à 20 km à l’Ouest de Dublin, cette demeure de style palladien a été créée en 1777. L’ensemble a été restauré par Lord Guinness en 1948, et la restauration a été reprise en 1980.
C’est un jardin clos traditionnel (Walled garden) comme chaque demeure aristocratique se devait de posséder pour assurer le nécessaire en autarcie à l’ensemble de la propriété, avec des cultures vivrières, mais sans oublier le côté « agrément » avec des fleurs et des distractions (court de tennis par exemple), le tout protégé des intempéries et autres périls dans les périodes d’insécurité, par de hauts murs.
On y trouve encore, outre les plantes vivrières classiques, des cultures plus originales ou exotiques, sous serres et des espaliers en grand nombre.
Le jardin est divisé en chambres séparées par des buis taillés en haies et ponctuées par d’autres buis taillés en topiaires : un jardin blanc et argent, avec une source au milieu, rempli de phlox, d’oreilles d’ours (Staccys lanata) de tabacs et d’agapanthes, un potager, contenant diverses variétés de légumes colorés, séparées par des allées en brique, une bordure de pivoines une petite pelouse, une bordure double herbacée, une roseraie circulaire de roses anciennes comme « Rambling Rector » ou « Wedding day »,un verger, un court de tennis.
Helen’s Bay : Guincho garden
Guincho est un jardin de collection, situé à 9 miles ( 14 km) à l’Est de Belfast, sur la côte nord du comté de Down, à 240 pieds au dessus du niveau de la mer (73M). Le climat y est doux et humide. En hiver la température descend rarement en dessous de 0° et très rarement, en dessous de – 10°. C’est un jardin informel d’une superficie de 16 acres ( environ 8 Ha) entourant une maison de style portugais. Il est composé de collections d’arbustes et arbres rares, un jardin pavé et un jardin boisé. Une rivière le traverse.
Ballymena : Jardin de Brocklamont House
Cette propriété appartenant à M. et Mme Glynn, d’une superficie de 2,5 acres (un peu plus d’un Ha) se compose d’une maison, de style victorien, et d’un grand un jardin de ville avec de nombreuses bordures herbacées, une rocaille alpine, un jardin boisé et un jardin d’eau. Il contient de nombreuses collections dont 200 variétés de perce-neige y compris le « Galanthus reginaolgae » fleurissant en automne, des hellébores ( H. x « Eric Smithii »), des erythroniums, des hamamélis, des plantes alpines installées dans une trentaine d’abreuvoirs ou auges. Dans le jardin d’eau, sont installées de nombreuses primevères de l’Himalaya des « Cardiocrinum », des lys, tandis que le jardin boisé regroupe une collection de rhododendrons, d’hydrangeas des bulbes de printemps et le fameux « Meconopsis x sheldonii ‘Slieve Donard»
Ballymoney : Benvarden garden
Ce jardin installé sur les rives de la rivière Bush a été enclos au 17ème siècle, car la ferme était plus ou moins fortifiée, pour protéger le bétail des tentations des voleurs à une époque où ils étaient fort répandus en Irlande. Le tout est entouré par un mur de 12 pieds de haut (3,6m). La propriété a été acquise par les Montgomery à la fin du 18ème siècle et transformée au début du 19ème siècle.
L’ensemble se compose d’un jardin de roses, d’un jardin boisé et d’un potager. Il contient de nombreuses des bordures herbacées bien abritées des vents, un bassin entouré de plates-bandes de rosiers. Des allées en graviers et un parterre de buis. Les murs soutiennent de nombreuses plantes grimpantes et des fruitiers. Le potager (Kitchen garden) contigü est planté d’un grand nombre de variétés de légumes, installés dans des carrés entourés de buis. Il est divisé par une allée centrale bordée de pommiers en espaliers.
En 1865, pendant la guerre de Crimée, les Montgomery ont creusé l’étang cerné de parterres. Une allée en graviers bordée d’ifs entoure celui-ci.
Le jardin boisé, plus ou moins abandonné pendant la deuxième guerre mondiale, a été restauré par les propriétaires actuels Hugh et Valerie Montgomery. Il est maintenant planté d’azalées, de camelias, de perce- neige, de jacinthes des bois. L’endroit est couvert par de grands chênes, des sycomores et des hêtres, ainsi que par de nombreux buissons d’arbustes rares. Depuis l’étang, des allées conduisent sur les rives de la rivière Bush. Un splendide pont y a été construit par Robert – James Montgomery, à la fin du 19ème siècle.
Comté de Down : Mount Stewart gardens
Situés sur la péninsule de Ards, au bord du lac de Strangford, à 16 km au sud-est de Belfast, les jardins de Mount Stewart ont été créés par le 7ème marquis de Londonderry et son épouse, lady Edith. La célèbre famille Stewart, d’origine écossaise, est venue s’implanter dans cette région de l’Irlande au XVIIIème siècle. Edith Vane-Tempest-Stewart entreprit d’aménager la somptueuse résidence construite entre la fin du du XVIIe et le début du siècle suivant, ainsi que les jardins autour de celle-ci.
Férue d’horticulture, Lady Londonderry a su s’entourer d’amis connaisseurs dans l’art des jardins qui la conseillèrent judicieusement : Sir Herbert Maxwell et Sir John Ross mais aussi l’architecte Edwin Lutyens et la célèbre paysagiste Gertrude Jekyll.
Le domaine se composait initialement d’une demeure imposante, reconstruite en pierre sombre, en 1830, par l’architecte irlandais William Vitruvius Morrison ,entourée d’un grand parc. Au milieu du XIXe siècle, les abords de la maison avaient été réaménagés avec l’installation de pelouses et la plantation d’arbres rares ou exotiques qui, en 1921, formaient une frondaison imposante, assombrissant la maison.
C’est pourquoi, lady Londonderry décida d’éclaircir l’ensemble par la création de jardins d’atmosphère méditerranéenne ; de style italianisant et hispanisant, dont la réalisation se fit à un rythme soutenu dans les années suivantes : le jardin italien en 1920, le jardin espagnol en 1923, le jardin du tréfle en 1924, la « Dodo terrace » en 1925, le cimetière en 1926. Cette série de jardins formels assurent la transition avec le parc informel autour du lac. Ils sont jalonnés de plantations étranges et symboliques : la main rouge d’ulster, le tréfle ou la harpe celtique. Pour ces réalisations, l’équipe d’ouvriers se composait d’une vingtaine d’employés avec à sa tête un chef jardinier, Thomas Bolas, qui resta sur le domaine jusqu’en 1949.
Saintfiels : Rowallane garden
Ce jardin, de 52 acres (26 Ha), situé dans la banlieue de Saintfield, au sud de Belfast, est un des plus célèbres d’Irlande.
Rowallane a été créé, vers 1860, par le Révérend John Moore. En 1903, son neveu Hugh Armytage Moore reprend le jardin et y installe des arbres rares et des plantes venues du monde entier. Dessiné dans le style de William Robinson, ce jardin est dû au génie de Hugh Armitage Moore. Il contient les dernières introductions en Europe des fameux chasseurs de plantes que furent E.H. Wilson et Kingdon Ward.
Se succèdent des prairies fleuries, des bordures herbacées, un jardin boisé sauvage, une rocaille, un wild garden, une énorme collection de rhododendrons : 1 700 variétés dont seulement 300 sont identifiées. Pas moins de 38 grilles ou portes donnent accès aux différentes zones, aux atmosphères différentes. La rocaille a été plantée d’une collection de bruyères et de primevères parmi lesquelles la primula «Rowallane rose », un cultivar produit dans ce jardin. D’autres cultivars sont issus de ce jardin dont le millepertuis Hypericum « Rowallane » et Chaenomeles superba « Rowallane »
Au centre de la propriété se trouve un « walled garden » ( jardin clos) construit par le révérend John Moore. Ce « walled garden » contient la collection nationale de penstemons avec plus de 50 variétés, des grimpantes et des buissons, des plantes herbacées en grand nombre qui s’épanouissent à l’abri de ses murs.
Le jardin sauvage a été créé par Hugh Armitage Moore après qu’il eut hérité de la propriété en 1903. A l’automne on peut y admirer les superbes couleurs des Acers et des Viburnums.
Le jardin appartient depuis 1955 au National Trust.
Drogheda : Listoke garden
Situé à 2 miles de Drogheda, sur la route de Ballymakenny, la propriété de 6 acres ( 3 Ha) appartient à madame Patricia Barrow.
C’est un jardin familial réalisé par la propriétaire, une paysagiste de renom, qui l’a entrepris il y a 25 ans . C’est à la fois un jardin de collection moderne et un jardin historique rénové. Le cœur du jardin est composé d’un « Walled garden » d’un acre, avec son traditionnel court de tennis, entouré par des chambres de fleurs qui le dissimule à demi ; et qui contiennent de superbes bordures. On peut admirer aussi une ancienne serre restaurée et des arches de roses blanches qui mènent par un cheminement de cytises à un nouvel arboretum. Celui-ci est planté d’espèces intéressantes comme le pin de Montezuma, un érable tortueux, etc. On remarque aussi un jardin sauvage (wild garden) et un potager (kitchen garden)