2022 Bourgogne-nord 25-26 septembre

Beire-le-Chatel : Pépinière DIMA

Depuis 30 ans, producteur de rosiers résistants au calcaire et pépiniériste spécialisé dans les plantes adaptées au terroir bourguignon, Christophe Dima, commercialise sa production en vente directe sur l’exploitation située à 15 km de Dijon.

 « Nous cultivons des plantes adaptées aux sols calcaires et aux climats continentaux dans le cadre d’un programme raisonné respectueux de l’environnement : nos végétaux sont élevés avec le plus faible recours possible aux intrants chimiques et dans l’objectif d’obtenir des plantes rustiques et bien formées. Entreprise familiale, ancrée dans son terroir, notre équipe est constituée de 6 permanents (garçons et filles). Nous formons également chaque année de jeunes apprentis ou stagiaires intéressés par la production horticole ou les travaux paysagers« .

L’histoire des Pépinières Dima débute au Moyen-âge en région parisienne. La chronique de l’entreprise familiale commence véritablement à s’écrire grâce à un aïeul, Germain Louis Chatenay, qui était jardinier du roi Soleil, au château de Versailles.

Nouveau virage en 1776 : Edme-Crespin Chatenay, petit-fils du précédent, suit le baron Joseph-François Foulon (surintendant des finances de Louis XVI) à Doué-la-Fontaine en Anjou, pour y créer une pépinière royale. Sa chance : bénéficier pour cela d’un terroir exceptionnel de falun (dépôt sédimentaire meuble formé de coquilles) et de sables cénomaniens (premier étage crétacé). Cet acte fondateur pose les bases d’une économie nouvelle pour toute une région, et dessine la destinée de la famille Chatenay, puis celle de la famille Dima pour les siècles à venir.

Au XIXe siècle, leurs descendants découvrent une technique révolutionnaire de culture des rosiers. La rose devient dès lors une spécialité de l’entreprise familiale, et la reine de l’horticulture angevine, faisant de Doué-la-Fontaine la capitale des rosiéristes de France. Au début du XXe siècle, Barthélémy Dima prend la tête des Pépinières Dima de Doué-La-Fontaine et développe encore l’entreprise

En 1983, à 600 km de Doué-la-Fontaine, dans une autre famille, Régis Mairet, agriculteur céréalier, acquiert de nouvelles terres et une petite pépinière à Beire-le-Châtel. Son objectif : vendre des plantes aux particuliers. Visionnaire, il propose déjà un service « plantation » à ses clients. À sa fille Catherine, il transmet ses connaissances en horticulture, mais aussi sa sensibilité pour la nature, ainsi qu’un lien profond avec le monde végétal.

Catherine Mairet et Christophe Dima, dépositaires d’un double héritage et profondément attachés au végétal, perpétuent avec passion ce savoir-faire familial transmis de génération en génération.

Bien sûr, vous trouverez, sur les terres de cette pépinière outre des rosiers, d’autres végétaux, tels que des arbres d’ornements, des arbres fruitiers, des conifères, des arbustes, des vivaces, des graminées…

Guillon : Parc du Château de Courterolles

Au bord de la rivière le Serein, sur le chemin de randonnée reliant l’abbaye de Fontenay à Vézelay, il est un lieu qui a reçu le label jardin remarquable en janvier 2021, donc tout récemment.

 Situé à Guillon, le château de Courterolles est la propriété depuis 2007, de Philippe Parmenon et d’Olivier Brenet. Le projet d’aménagement du jardin, pour ces deux novices dans la pratique du jardinage, débute en 2014 avec l’arrivée d’un jardinier ayant travaillé auparavant au jardin botanique de Nantes. Après son départ c’est Ludovic et Tatiana Delaire qui lui succèdent. Ludovic a travaillé dans de grands jardins, dont le jardin d’Erignac et Tatiana nous a guidés dans la visite.

Le potager peut se découvrir du haut de l’escalier, et révèle de nombreuses et diverses formes géométriques, au centre d’un espace clos. C’est un potager fleuri, et nourricier, avec des plants de légumes installés par Ludovic le jardinier, qui a planté plus de 100 espèces de tomates. Tatiana chargée de récolter les graines précise que « lorsqu’on reprend les graines des productions précédentes, les plants se renforcent s’habituent au climat ». Bien sûr nos jardiniers pratiquent l’alternance des cultures, sans apport de chimie, et élaborent leurs plans de plantations pendant la période hivernale.

Le verger est essentiellement composé de pommiers, qui apprécient l’humidité apportée par la  présence de la rivière le Serein toute proche.

La transition avec le parc s’effectue par deux plates-bandes fleuries, qui conduisent à la maison devant laquelle se trouve un magnifique parterre de plantes à la floraison échelonnée, bien étudiée, et, de ce fait constante.

A proximité se dresse un magnifique platane, estimé à 250 ans, qui aurait été salué par Marie-Antoinette « obligée à faire un détour par Courterolles pour se rendre à Varennes » selon la petite histoire locale.

Le parc du château s’ouvre sur une vaste prairie, fauchée en août afin de conserver son écosystème, suivie d’un vaste jardin abritant, dès l’entrée, un prunus serrula « Jaro » avec une belle écorce acajou. En fait les propriétaires avouent avoir trouvé l’inspiration dans le célèbre jardin de la regrettée princesse Sturdza, le Vasterival,  situé à Varengeville sur Mer. Ici les allées sont dessinées en courbe et créent la surprise à chaque détour, avec des cornouillers, des acers palmatum, des berberis, des deutzias, des hydrangéas. A la suite d’un étang, un petit pont enjambe la rivière Serein et découvre un petit arboretum abritant un sapin de corée nain « Kohout’s Icebreaker » aux aiguilles recourbées et argentées. Ce petit arboretum, est lui même suivi d’un grand arboretum… !

Férus d’art contemporain, les propriétaires ont fait installer, dans cette propriété, une belle collection de sculptures.

Cliquer sur la photo pour accéder à l'album :

Saint-Père en Vézelay : Manoir Val en sel

« Moi je suis née ici pendant la guerre. En fait nous sommes des parisiens qui avons cette maison de famille depuis près de 100 ans. On a toujours eu des jardins mais quand j’ai pris ma retraite, j’ai eu envie de continuer à jardiner et on a donc refait un nouveau jardin dans une partie du potager ».

C’est comme cela que  Dominique Armengaud-Carrez, vice-présidente de « l’Association des Parcs et Jardins de Bourgogne »,  présente son jardin qu’elle entretient seule, avec l’aide d’un employé pour les gros travaux. Elle consacre à ce jardin entre deux et quatre heures par jour ; elle aime les jardins libres, opulents, en harmonie avec la nature : « Moi je n’aime pas les jardins trop manucurés. Ce sont plutôt des jardins libres, c’est-à-dire qu’on a réfléchi à la structure mais après, les plantes doivent se débrouiller un peu toutes seules », explique la propriétaire. « Alors bien sûr on va couper les roses fanées, mais s’il y a des mauvaises herbes, finalement, ce n’est pas très grave !…. » Une philosophie  acquise avec l’expérience, la perte de la souplesse, de l’allant d’antan, l’apparition des rides…

« Ce que j’aime dans un jardin, c’est qu’on fait quelque chose qui ne donnera un résultat que plus tard. Et ça, c’est formidable, car on est toujours projeté sur l’avenir. Et de toute façon, c’est la nature qui décide.» Le jardin fait vivre au rythme des saisons, il est une thérapie aux  aléas de la vie, il permet de vivre pour l’avenir. Toutes les jardinières et jardiniers consacrent l’hiver à prévoir des modifications dans leur propre jardin, le remplacement de tel arbuste brûlé par un été trop chaud et un manque évident d’eau, le dédoublement des vivaces, la taille de certaines branches devenues dangereuses, etc.

Le manoir de Val en Sel, situé dans la petite ville de Saint Père en Vezelay « cité de caractère » est une magnifique demeure bourgeoise du XVIIIe siècle.  Maison des champs  construite en 1710, par la famille Turgot, elle possède deux jardins d’agrément :

  • le jardin du bas créé en 2001 dans l’ancien potager du manoir,
  • le jardin du haut en terrasse, créé quant à lui, en 1945. Il a conservé les arbres centenaires plantés au XIXe. Cet ensemble est répertorié parmi les jardins les plus luxuriants dans “Luxury Private Gardens“ publié en 2008.

 On y pénètre par une petite cour, avec des fleurs et des vieux arrosoirs en métal. Juste à côté de la maison, il y a donc, le jardin du haut, le plus ancien. Ce jardin est d’une inspiration plus classique avec ses pelouses encadrées de buis, des topiaires, des plates-bandes de rosiers et de vivaces, ses perspectives qui dirigent l’œil vers la vallée ou le verger dominé par des séquoias bicentenaires.

Et puis, au pied de la maison, il y a le jardin du bas, il a été créé plus récemment.
Cette vaste roseraie a conservé l’agencement de l’ancien potager du manoir clos de murs et bordé d’un ruisseau. Elle voit se succéder les floraisons riches en couleurs et en senteurs. Dans un décor sans cesse renouvelé, roses, hydrangéas, lysimaques, asters et de tant d’autres vivaces qui bordent les allées. C’est un univers à la fois fleuri et verdoyant, structuré et libre, une alliance d’abondance et de fantaisie qui évolue au fil des années avec la réalisation de nouveaux espaces. L’alignement de poiriers en espalier, de petits fruits et de troènes a été conservé, en témoignage du premier jardin potager.

Mesmont : Jardin de la Serrée

Le Jardin de La Serrée a été ouvert pour la première fois au public à l’occasion des vingt huitième Journées Européennes du Patrimoine les 17 et 18 septembre 2011, permettant de dévoiler ce site privé si singulier, jusqu’ici dissimulé derrière ses hauts murs. Au début de l’année 2012, le label « Jardin Remarquable » est venu couronner les efforts de réhabilitation entrepris par les propriétaires actuels, Nicolas et Mayeule Jouffroy, depuis l’acquisition de la propriété en 2005.

Just Rameau parent du célèbre musicien, mais infiniment moins connu, devient propriétaire de La Serrée en 1789, par succession, alors qu’il est avocat au Parlement de Bourgogne et successivement membre du directoire du département de la Côte d’Or puis député à la Convention nationale…

Au cours des années 1790 à 1794, il transforme la maison de maître en une « charmante habitation » de style Louis XVI, l’actuel château,  et fait établir au pied de la façade des jardins en terrasses.

Nous sommes à la transition de la fin du XVIIIème siècle et début du XIXème siècle. Un nouveau style de jardins, hérité de l’Angleterre vient se marier au style régulier des jardins à la française. Les jardins aux abords de la maison sont inspirés de ceux de Le Nôtre, où rigueur, régularité et maîtrise de la nature par l’homme sont les maîtres-mots, le vallon quant à lui, se trouve donc transformé en un superbe parc paysager avec la mise en valeur du ruisseau «  la Goulotte » et de ses cascades, la création de belvédères, de ponts, d’allées sinueuses et la plantation d’essences forestières variées.

En dépit d’importants travaux de restauration, les jardins sont restés, pour l’essentiel, tel qu’ils ont été imaginés et créés. Jardin labellisé « Remarquable », protection ISMH.

Commarin : Parc du Château

Barbirey-sur-Ouche : Jardin et Parc du Château

Ces jardins visités par Acanthe en l’an 2000, ont connu des travaux de rénovation entrepris en 1989, qui ont su redonner au potager structuré et au parc de huit hectares, leur aspect d’antan.

Situé dans une vallée aux pentes régulières, au confluent des rivières l’Ouche et la Gironde, le parc se développe autour des courbes de sa petite rivière et d’un étang le tout au centre de pentes habillées d’arbres remarquables, et de vastes étendues enherbées au pied d’une butte servant de belvédère,  offrant l’accès au verger et à une ancienne carrière.

A proximité des bâtiments se trouve le grand potager muré du XVIIIème siècle, établi en deux terrasses successives adossées à une pente surplombée par l’église du village. Cette zone très dégradée par un demi-siècle d’abandon, a nécessité des travaux de restauration urgents entrepris pas le propriétaire du moment, Roland Garaudet sur les conseils de la paysagiste Laurence Vanpoulle.

Ce potager est, en période hors sécheresse, un mélange de plantations de fleurs, de légumes, de simples, de plantes aromatiques, agréable au regard dans ses formes, l’harmonie de ses couleurs, ainsi que celles de ses senteurs. L’actuelle propriétaire, Véronique Guyonnaud a voulu donner à ce jardin au dessin strict une note de fantaisie en organisant avec les conseils de son jardinier, un savoureux regroupement de vivaces et de bulbes. Si c’est un jardin vivrier productif, il  peut exploser de couleurs lorsque les iris ou les dahlias sont en pleine floraison.

Au-delà du belvédère, dans le parc à l’anglaise du XIXème siècle, une succession de paysages invitent à la promenade. Restauré, ce parc entretenu avec soin depuis une trentaine d’années offre désormais de belles perspectives. Pour y introduire  le chant des grenouilles, il a fallu installer sur l’étang une structure de bambous, une sorte de filet, pour les protéger des hérons gourmands. Aujourd’hui, la protection végétale s’étant installée, la structure que nous avons vue dans notre précédente visite a été supprimée, grenouilles et hérons peuvent cohabiter.

Dans la carrière, depuis 2015, a été plantée une collection de buis (80 variétés), duplicata de celle du château du Grand Jardin à Joinville (52)… Petite information, pour mémoire : la restauration du « Grand Jardin » à Joinville est, pour partie, l’œuvre de notre adhérente architecte-paysagiste lilloise, Aline Lecoeur. (jardin visité par Acanthe à l’automne 2016.)

Classé « Jardin Remarquable » depuis 2004, Inscrit Monument Historique (ISMH) en 2005.