2018 Portugal – Porto

Porto : Jardin botanique

Avec un territoire de plus de 4 hectares, le jardin botanique est aujourd’hui la propriété de l’Université de Porto.

Le jardin botanique rassemble une exceptionnelle collection de plantes provenant du monde entier. Installé en 1951, sur les lieux de ce qu’on appelait alors Quinta do Campo Alegre, il est toujours dominé par l’élégante Casa Andresen, qui a appartenu à la famille Andresen de 1895 à 1949, et dont le nom évoque des figures importantes de la littérature portugaise du XXe siècle : Sophia de Mello Breyner Andresen et son cousin Ruben A.

  • Il a conservé son tracé initial de la fin du XIXe  siècle, ainsi que le célèbre « Jardin de Jota  » aux initiales de ses anciens propriétaires, Joana et John Andresen, la roseraie, ainsi que deux autres jardins séparés par de grandes haies de camélias.
  • D’autres espaces paysagers sont nés dans les années 1950 et 1960, après la transformation de la Quinta do Campo Alegre en un institut botanique. Franz Koepp, viennois d’origine, chargé de la conception du projet, crée le  » jardin do Xisto « , zone de lacs avec ses plantes aquatiques, à laquelle succède une zone boisée avec une importante collection de gymnospermes et des plantations de hêtres, de chênes, de tulipiers, de magnolias et de beaucoup d’autres espèces. Les  serres avec leurs plantations tropicales, subtropicales, leurs orchidées…. se trouvent à proximité du jardin des succulentes.

Actuellement, le Jardin Botanique est organisé en trois niveaux :

  • Au premier étage, impliquant la Maison Andresen, se développent les jardins formels, séparés par les hautes haies de camélias centenaires et influencés par le mouvement Arts and Crafts.
  • Au deuxième niveau, se présente le jardin des plantes xérophytes avec divers cactus et plantes succulentes, où l’on trouve la serre des cantines, la serre tropicale et la serre d’orchidées.
  • Enfin, au niveau inférieur, se trouve l‘arboretum dans lequel s’épanouissent les collections de conifères, plantes autochtones, et le plus grand lac du Jardin. Constitué d’un nombre important d’espèces rares, y compris  des espèces exotiques, le jardin botanique de Porto reste représentatif des domaines récréatifs de cette ville au XIXe siècle.

Porto : Jardin de la casa de Serralves

Actuellement la propriété appartient au secrétariat d’Etat à la Culture et abrite un musée d’art moderne.

Vaste propriété au cœur de Porto, la casa de Serralves est l’une des maisons modernistes les plus importantes du Portugal, construite entre 1925 et 1944 par un mécène, Carlos Alberto Cabral, deuxième comte de Vizela. Le parc de Serralves est l’écrin de cette maison.  Le comte de Vizela demanda à l’architecte, Marques da Silva, de lui dessiner cette nouvelle demeure. L’ordonnance de l’ensemble est celle de tous les manoirs portugais mais chaque élément a été interprété dans un langage moderne.

Jacques Greber, architecte-urbaniste-paysagiste français, directeur artistique de l’exposition internationale de 1937 à Paris, conçut les jardins. Ce paysagiste avait déjà dessiné les jardins du Trocadero, exécuté de belles créations et restaurations en Europe et aux Etats Unis  et sans doute sa plus belle œuvre, la Villa Marlia près de Lucques. Il préconisait les règles du jardin classique à la française assorties de détails résolument nouveaux.

De la maison de Serralves, située sur une plate-forme, on peut atteindre, par un escalier, le jardin principal constitué, sur un axe de 500 m, d’une enfilade de vastes terrasses au milieu duquel un ruisseau canalisé alimente un parcours de fontaines, de chutes d’eau, de bassins. Il débute dans une grotte souterraine et aboutit à un bassin octogonal orné d’une fontaine surélevée en forme de lotus. La composition entière évoque les jardins construits au Cachemire par les empereurs Moghols. La fin de la perspective produit un effet de surprise : on se trouve au sommet d’une pente à pic au pied de laquelle s’étend un étang romantique, contrastant avec le jardin précédent. La descente s’effectue par un escalier puis par un étroit sentier bordé d’une végétation luxuriante. Le parc abrite également une grande diversité végétale de 4000 spécimens de plantes ligneuses indigènes et exotiques et notamment des boisements de grands eucalyptus et de séquoias géants.

 Porto : Jardins de la Quinta do Alao

Villa déclarée d’intérêt public en 2002

Situé à Leça do Balio,  dans une zone urbanisée, un peu hors du temps, ce jardin d’une riche variété botanique, des XVIIe et XVIIIe siècles se déploie sur 3,5 ha au travers de différentes ambiances.

Une allée d’accès couverte d’une glycine conduit à l’entrée du domaine. Celui ci s’ouvre sur une large cour close d’un coté par les murs d’enceinte et de l’autre par les sobres et élégantes ailes résidentielles de l’habitation et d’une petite chapelle.

Derrière la maison nous entrons dans un charmant jardin en terrasse, ombragé d’arbres séculaires, dont un imposant Magnolia grandiflora et de vénérables camélias.

Quatre terrasses ornées de bassins de granit et de parterres de buis, agrémentés de plantes fleuries, bulbes et annuelles nous mènent à une traditionnelle fontaine murale. Le jardin montre une influence italienne baroque due au peintre et architecte Nicalau Nazoni qui y a travaillé au XVIIIe siècle. Ses réalisations les plus connues sont à Porto les fresques de la cathédrale et la partie centrale du Solar de Mateus.

Un Ficus pumila tapisse élégamment les murs de son feuillage vert sombre et délicat.

Nous découvrirons notamment le Watsonia, grande plante bulbeuse de la famille des Iridaceae, endémique des plateaux d’Afrique du Sud et de Madagascar dont le nom a été donné par Sir Watson, botaniste du XVIIIe siècle. Les hampes érigées qui apparaissent de mars à juin, portent de remarquables épis de fleurs horizontales communément orangées mais également blanches, roses ou rouges selon les hybrides.

Au-delà, la végétation se fait plus sauvage, avec de nombreuses azalées au pied de vénérables camélias dont certains furent les premiers introduits au Portugal, comme en témoigne l’impressionnant diamètre des troncs. L’eau est omniprésente dans le jardin, les bassins de pierre ont tous une forme différente. Un chemin labyrinthique traverse tour à tour des bois épais tourmentés par des impressionnantes accumulations rocheuses, puis par des vallées tropicales aux fougères arborescentes.

Porto : Jardin de la Quinta de Villar d’Allen

Jardin qualifié de « Propriété d’Intérêt Public » en janvier 2010.

La quinta de Villar d’Allen reste l’une des rares propriétés construites aux XVIIIe et XIXe siècles aux abords de Porto et ayant survécu à l’urbanisation. Acquise par John Allen, marchand anglais, qui l’achète dans une vente aux enchères en 1839, elle appartient toujours à la même famille. Le bâtiment, d’une architecture très éclectique, propre à l’époque du romantisme, s’agrémente d’un jardin régulier ainsi que d’un parc à l’anglaise.

Cette propriété se trouve incluse dans la partie historique de Porto, à proximité du Douro, elle reste du fait de sa profusion d’arbres et de  ses hauts murs, un havre de tranquillité. Alfredo, le fils de John Allen, l’acquéreur, lancera la réalisation du parc à l’anglaise avec la construction de lacs, de ruisseaux, de cascades, et il introduira une grande variété de plantes exotiques originaires d’Amérique, d’Asie, d’Australie pour agrémenter ce parc paysager.

Il fera du Camélia la spécificité de son jardin. Les camélias y sont représentés sous toutes formes, toutes diversités et couleurs ; pour la plupart opulents et gigantesques, ils foisonnent. Ce sont des plants parfois peu connus, très rares, ou tout à fait communs, ou encore non identifiés, car trop âgés. Leur densité a pu former des zones ombragées, mais elle a surtout créé un microclimat favorable à la floraison abondante d’autres plantes plus délicates.

Les plantes indigènes restent très présentes dans ce jardin et viennent se mêler aux plantes de collections. Nous y découvrirons de nombreux arbres démesurés, dont des palmiers Jubaea et Washingtonia, un Araucaria bidwillii à la stature de géant, entre autres.

Les lignes courbes des allées, la présence de constructions, d’éléments décoratifs, des sculptures, des jets d’eau, œuvres de Nicolau Nasoni, comme également une très belle fontaine provenant d’un couvent disparu, enrichissent  agréablement ce parc.

Dans la partie Sud et Ouest de la propriété se trouvent des jardins formels financés par Manuel Simoes, alors  propriétaire entre 1785 et 1790, qui encadrent, selon la volonté de la famille Allen, le parc à l’anglaise.

Penalva do Castelo : Jardins de la Casa Insua

C’est au cœur des vignobles de Dâo, à Penalva do Castelo, que nous découvrons ce domaine des ducs d’Albuquerque, descendants de Luis d’Albuquerque, qui fut capitaine général de la province brésilienne du Mato Grosso.

La demeure, construite en 1780, de style baroque, s’impose au delà d’une étendue de vignes et de petits champs avec sa longue façade flanquée de tours à chaque extrémité sur un arrière plan d’arbres imposants qui font la célébrité des lieux. Le parc d’une quarantaine d’hectares est entouré d’un rideau de 400 cyprès d’Italie, plantés en 1910, donnant au paysage un caractère toscan inattendu. Elle a été transformée en 2009 en hôtel de charme ***** et fait partie du célèbre réseau espagnol des PARADORES .

Une plinthe verte de buis souligne la longueur du bâtiment et entoure un bassin d’ornement et une broderie de buis taillée en fleur de lis composée à la demande de la famille pour le mariage de la sœur de l’actuel duc. Un parterre de buis s’étend devant l’édifice, le dépassant en longueur, qui semble être le résultat de la  juxtaposition d’une série de motifs petits et intimes, séparés les uns des autres par des allées ou des haies élevées.

Au centre du jardin se trouve une pièce circulaire à laquelle on accède par 4 ouvertures en forme d’arches percées dans de hautes haies de camélias taillés. Dans le bassin croissent des nelumbos, cousins des lotus. De chaque coté, on peut admirer des camélias géants taillés en forme de parasols et un Magnolia heptapeta planté en 1842, un des premiers de son espèce planté au Portugal.

Un autre parterre de buis en forme d’éventail géant prolonge l’axe du jardin. Les plates-bandes délimitées sont plantées de roses, de cannas, de salvias et de marguerites Shasta aux couleurs vives tranchant sur les haies sombres. Des bougainvillées, des chèvrefeuilles du Cap (Tecoma ou Bignonia capensis rouge) ajoutent une touche finale à l’ensemble. Une longue avenue de buis de 250 m, plantée en 1775, forme un tunnel verdoyant.

100 ans plus tard fut aménagé par Nicola Bibaglia, un jardin boisé de chênes, de pins, de séquoias de Californie, de cèdres de Goa, d’eucalyptus. Cet environnement romantique est parsemé d’une infinité de chemins, portant tous un nom de personne, conduisant chacun à une clairière possédant un élément architectural. Une des promenades mène à un étang au milieu duquel se trouve une île. L’une des nombreuses fontaines de cette étendue boisée est remarquable en raison de son bassin strié de plates bandes dans des jardinières de pierre, tradition portugaise de 1500 ans rappelant celle de l’ancienne ville romaine exhumée à Conimbriga, cité romaine la mieux préservée du Portugal à 15 km de Coimbra.

Ce jardin d’Insua semble le plus abouti de la région de Beira Alta.

Vila Real : Jardins et Palais Solar Matéus

L’architecte italien, Nicolau Nasoni, consacra 13 ans à la façade centrale de ce palais néo-baroque du XVIIIe siècle et à sa très abondante décoration : traverses, frontons, exubérante statuaire, pinacles, encadrement de granite avec coquilles, corniches surmontées de statues. Le plan du bâtiment s’inscrit dans un rectangle divisé en deux carrés vides au centre formant deux patios reliés entre eux par de grandes ouvertures au rez de chaussée. La chapelle et la façade d’entrée semblent avoir été rajoutées  plus tard. L’entrée de la propriété se fait par un chemin courbe noyé dans un bois de chênes et de châtaigniers débouchant sur un bassin, « le lac ». C’est alors la surprise et l’enchantement à l’approche du château dont les ornements architecturaux se reflètent dans ce grand miroir d’eau géométrique créé en 1960 par Ribeiro Telles. Plantés en 1870 deux imposants Cedrus deodorata et Chamaecyparis lawsoniana apportent de l’ombre à l’édifice et au lac. Des bâtiments de service et des écuries qui bordent la terrasse d’un coté sont équilibrés par un jardin potager divisé en compartiments de fruits et de légumes.

Les jardins s’articulent au sud et à l’est des bâtiments, attribués à Diogo Bothelo Mourao, prolongeant la perspective de l’axe central du château.

  • La première terrasse que l’on atteint par un large escalier est composée d’une suite de parterres de buis de style portugais puis français, avec des arabesques et de subtiles formes géométriques circulaires et carrées qu’un jeu de diagonales rend encore plus frappant. Ce jardin néo baroque a été redessiné en 1930 par Guedes de Amorim. Pour éviter la monotonie des arbres et arbustes ont été plantés mais ces végétaux cachant les motifs ont été supprimés. Seuls restent un grand palmier en éventail, Washingtonia filifera, un Magnolia grandiflora et toute une variété de myrtes, de roses et de lys.
  • On accède à la terrasse inférieure par un tunnel de cyprès, Cupressus lusitanica, de 50 mètres. Sa voute en berceau rend hommage à l’art portugais de la taille des arbres. La promenade débouche sous une élégante pergola qui repose sur des blocs de granit sculptés en forme d’obélisques, clin d’œil aux blocs de granit qui soutiennent les pergolas de vigne dans la campagne environnante. De chaque coté du tunnel se trouvent des petits jardins : jardin d’eau moderne, jardin de buis traditionnel original par l’extrême sinuosité de sa haie . On a l’impression d’avoir atteint l’extrémité du jardin mais en réalité on n’a pas encore admiré le plus beau parterre de buis du domaine convergent sur un chafariz de pierres. Le chafariz est une fontaine murale décorative ornant les villes et jardins du Portugal mais aussi des villes islamiques. Le parterre de buis, se détachant sur le sol de cailloux de marbre,  s’évase à partir d’un cyprès, Chamaecyparis obtusa, et se déploie en une série de volutes, d’arcs, de losanges, d’arabesques représentant les armoiries de la famille.

La composition sobre et élégante sert de lien visuel entre l’architecture des bâtiments et la campagne cultivée environnante.

Celorico de Bastos : Jardin de la Casa do Campo

Un jardin baroque, d’ombre et de recoins, où les immenses camélias considérés comme les plus anciens du Portugal nous étonnent à la fois par leur grandeur et leurs formes taillées.

Situé dans la vallée de la Tamega, district de Braga, sur un arrière plan de collines boisées, la Casa do Campo est un héritage vivant des générations passées. Il est un exemple remarquable de la taille architecturale des arbres, notamment du Camelia japonica introduit ici à la fin du XVIe siècle. A l’époque ce végétal devint l’apanage des riches familles de la région du Minho et sa croissance vigoureuse a imposé une taille régulière et précise afin à la fois d’en limiter le développement mais aussi de préserver son expression florale. Ainsi est né cet art de la « sculpture de verdure » typique de la région.

Le bâtiment érigé au XVIIe siècle a été agrandi en plusieurs étapes. La chapelle, la cour d’entrée et le jardin forment des angles aigus, sources de découvertes architecturales surprenantes. Agapanthes, hortensias, chèvrefeuilles du Cap adoucissent ces angles. Deux spécimens d’Araucaria bidwilli flanquent la façade baroque de l’église dont ils constituent le complément végétal parfait.

Les jardins reflètent la tradition des « Casas de Fresco », les maisons de frais, zones de repos ou de conversation lors des grandes chaleurs, en dur ou en végétal agrémentées d’une fontaine ou d’une source. Cette esthétique particulière des jardins du Nord subsistera jusqu’à la fin du XIXe siècle. Ces jardins ont une situation inhabituelle par rapport à l’édifice ; ils sont situés sur la pente opposée et l’on y accède par une passerelle qui part du premier étage du bâtiment. Cette disposition garantit certes la tranquillité mais ne permet pas d’avoir une vue harmonieuse du jardin depuis la maison. C’est peut être pour compenser ce défaut que l’on adapta à Casa do Campo l’art de la taille des arbres. Ces créations tridimensionnelles ont l’air de monstres menaçants surgissant de cet environnement paisible. Rassurez vous, une fois dans le jardin, la menace s’évanouit, et l’on peut contempler l’ordonnance civilisée de 8 parterres ouverts disposés autour d’une fontaine centrale. Les parterres sont soulignés par une double haie de camélias taillés qui dominent la scène, haie percée de portes et de fenêtres donnant l’impression de passer de pièce en pièce dans un appartement. La forme circulaire de la pièce centrale, la seule non couverte, reproduit le contour de son bassin central. Les autres pièces sont recouvertes d’un toit pointu sculpté lui aussi dans un camélia. L’ensemble recherché de ce jardin est complété par des camélias séculaires taillés en cylindres, en anneaux, en parasol, en arches, en dômes.

Lousada : Jardin de la Casa de Juste

Jardin en évolution permanente depuis 1991, domaine qui s’adapte aux activités touristiques.

La Maison du Juste, manoir du XIVe siècle, avec des caractéristiques architecturales allant de l’époque médiévale à celle du baroque, restauré et transformé en hôtel,  est un authentique musée vivant qui renferme une Histoire de six siècles.

Le nom de « Juste » proviendrait du fait que la justice aurait été rendue dans sa tour du XVe siècle. La façade principale à demi-mur, une chapelle baroque du XVIIIe siècle entièrement restaurée et renfermant un retable doré, sont les principales marques d’intérêt historiques du bâti ; les croix des ordres de Malte et du Christ, gravées sur la pierre au-dessus de deux portes parallèles sur le porche d’entrée semblent attester les liens des ancêtres de la famille avec les ordres religieux et probablement avec la maison royale. Entre les mains de la même famille depuis 600 ans, la propriété appartient actuellement à Fernando Guedes et à son épouse, Ana Osório,  qui se sont attachés  à la restauration du jardin et du  potager biologique et à l‘exploitation de 5 ha de vignes ainsi que de 6 ha de forêts. Les topiaires font la renommée de ce lieu, ces jardins étant considérés comme les plus beaux du Nord du Portugal. Une équipe de jardiniers bénévoles assure, chaque année, la taille des buis et des figures topiaires, la plupart du temps, réalisées à mains nues. Dirigés par le jardinier expérimenté Chris Crowder, sept volontaires d’origine britannique, expriment leur talent, leur dextérité dans la réalisation des compositions sculptées qui caractérisent la Maison du Juste. Aucun bruit dû à l’utilisation intempestive de tondeuses à gazon ne vient perturber les occupants et les végétaux, qui  peuvent continuer à vivre dans le calme et la tranquillité. Chris Crowder et ses aides bénévoles, très respectueux de l’environnement en terme de pollution et de bruit, utilisent des  matériels alimentés par de petites piles ;  les tondeuses font ainsi le travail sans blesser les oreilles des visiteurs et sans polluer l’air. Chris Crowder a commencé à diriger les travaux d’élagage à la Maison du Juste, il y a une dizaine d’années, par l’intermédiaire d’un ami américain, le premier à faire du bénévolat à Juste, tant il a été émerveillé par les « buxus » de la ferme. Chaque année, pendant une semaine, ils joignent ainsi, l’utile à l’agréable.

Ce jardin renferme certaines variétés d’arbustes, peu connus comme le Brunselfia Uniflora, une solanacée qui se présente sous la forme d’un arbrisseau ramifié, au port évasé. Originaire d’Afrique du Sud, c‘est un stimulant du système lymphatique mais également un remède ancien contre la Syphilis. Ses feuilles lancéolées sont quasi persistantes, les fleurs ont la caractéristique de changer de couleur  au fur et à mesure de leur épanouissement, de violet, puis violet clair, elles passent au blanc, d’où son appellation vernaculaire de « hier-aujourd’hui-demain ». Après les premiers jardins intimes très structurés, près de la maison, nous irons à la découverte des plantations et des aménagements périphériques, comme le jardin d’aromatiques, les lacs, l’amphithéâtre…

Penafiel : Jardin de la Quinta de Aveleda

Ce jardin est l’exemple unique au Portugal de « jardin boisé sauvage ». L’idée était d’agrémenter à la fin du XIXe siècle des étendues boisées existantes d’arbres et arbustes à fleurs de façon très naturelle, tels les érables, les camélias, les hydrangeas, les rhododendrons qui se plaisaient à l’ombre et qui affluaient en Europe et en Amérique venant d’Extrême-Orient. Très rapidement de grands jardins de ce genre y apparurent, excepté au Portugal, en raison du climat et de la vivacité des jardins formels. Quinta da Aveleda en est l’exception.

Dans un environnement d’élégants vergers, d’avenues ombragées de chênes, d’acacias, de pins et de haies de camélias une avenue nous mène de la porte d’entrée à une fontaine de style très élaboré, baptisée « fontaine des quatre sœurs », extrêmement décorée incarnant l’abondance terrestre et maritime. Puis nous découvrons la demeure érigée en 1671, et agrandie par la famille Guedes au cours du XIXe siècle. Elle est une longue rangée de bâtiments mal alignés et est entourée de petites pelouses disproportionnées par rapport aux arbres gigantesques, cyprès, tulipiers, séquoias, cèdres qui les surplombent et aux grands bassins qu’elles contiennent.

Le jardin boisé est divisé en zones distinctes par des avenues rectilignes traversées par des chemins sinueux. Les frondaisons de chênes offrent une lumière tamisée idéale pour les camélias, les hydrangeas, les rhododendrons, les bergenias, les pervenches…Ces plantations furent effectuées dans la première moitié du XXe siècle à l’initiative de Juis Janson, architecte paysager renommé à Porto et dans l’Algarve.

Une série de folies ponctuent ces plantations :

  • sur l’île de l’un des bassins, un pavillon extravagant de bois et de chaume, à différents niveaux, chacun d’eux étant surmonté d’une effigie de gnome,
  • une tour cylindrique ornée d’une rampe extérieure sert de refuge aux chèvres,
  • une fenêtre gothique, vestige de la maison de Henri le Navigateur, placée sur une île du lac artificiel,
  • une fontaine rocheuse sur une autre île,
  • un pavillon de chaume pittoresque,
  • une structure de granite ornée d’un chafariz baroque avec bas reliefs retraçant l’histoire culturelle du Portugal
  • une volière en forme de kiosque turc.

Porto : Jardin du Palais de Cristal

Occupant une superficie de 8 hectares dans le centre ville, les Jardins Romantiques du Palais de Cristal ont été conçus au XIXe siècle par l’architecte paysagiste allemand Emile David, lors de la construction de l’édifice d’origine  appelé « le palais de granit, de fer et de verre »,  qui a accueilli, en 1865, l’exposition internationale. Il est agréable de se perdre dans les allées ombragées par les vieux arbres dont un majestueux Metrosideros excelsa,  l’arbre de Noël de Nouvelle-Zélande, des Araucarias heterophyllaDes terrasses offrent des vues panoramiques sur le Douro. D’autres différents points de vue se révèlent être des haltes intéressantes pour admirer ces jardins.

De l’autre côté de la rue, au jardin de la Quinta Meio , se trouve un énorme et très vieux tulipier de Virginie classé monument historique.

Ce jardin, situé au cœur de la ville historique de Porto, abrite un certain patrimoine botanique et culturel, il accueille notamment un Centre d’Education de l’Environnement.