2016 Ecosse, les Borders et le Lothian


Roslin : Rosslyn Chapel

’implantation et les fondations de la collégiale débutèrent en 1440, mais la construction de l’édifice ne commença que six ans plus tard pour se terminer en 1886, soit  après le décès de William St Clair qui y fut enterré.Les diverses réformes religieuses et les guerres, se chargeront de détériorer la collégiale et ses statues. Ce n’est qu’en 1736 que commença la restauration de la chapelle, et en 1832 y furent ajoutés, les vitraux, le baptistère et l’orgue. La renommée de cette chapelle tient au nombre important de ses sculptures, gravures, décorations tant intérieures qu’extérieures dont ses célèbres piliers, le pilier de l’Apprenti, et, le pilier du Maître, situés de chaque côté du pilier de l’Artisan Des représentations bibliques voisinent avec des tableaux d’inspiration celtique, voire païenne, la végétation y est omniprésente, des signes et symboles divers ornent les arches de la chapelle, pas de chemin de croix, les reproductions des scènes de l’Ancien Testament voisinent avec celles du Nouveau Testament.

Edinburgh : Royal Botanic Garden

Le Jardin botanique Royal de la ville d’Edimbourg a été crée en 1670, à une époque où l’empire britannique réalisait de grandes expéditions dans le monde ; des botanistes, tels que David Douglas, George Forest, parcourront  alors, les divers continents pour y observer, étudier, répertorier, collecter des plantes et les faire découvrir à un public curieux et passionné. Œuvrant pour l’étude et la conservation des plantes, il occupe quatre sites distincts, à Benmore (Argyll), à Dawyck (Borders), à  Logan (Dumfries et Galloway), et Edimbourg, où, situé sur une colline, il s’étend sur une surface de 28 ha .Des botanistes , des jardiniers, des horticulteurs s’emploient aujourd’hui encore à alimenter les collections du jardin, qui évoluent au gré de leurs découvertes. C’est un des centres les plus importants au monde et parmi les plus anciens de Grande Bretagne, après Oxford. Tout d’abord jardin de plantes médicinales crée par deux médecins, dans lequel chaque plante était soigneusement étiquetée, il devient également un jardin nourricier. La construction d’une serre permet alors de cultiver des plantes tropicales ;  la plus ancienne des serres a été construite en 1858, d’une hauteur de 23 à 30 mètres équipée d’un balcon sur sa partie haute,  elle est le symbole de cette ville écossaise. Au cours de notre visite nous découvrirons, dans sa partie Sud, le jardin chinois, le jardin de la lande écossaise, le  jardin de la grande rocaille, l’arboretum ; dans sa partie Nord, les collections d’azalées, les serres tropicales… James Mc Nab créa le Rock garden en 1870, à la belle époque de la chasse aux plantes Aujourd’hui encore de nombreuses expéditions dans les provinces de Chine, un jumelage avec l’institut Botanique de Chine permettant des  échanges  avec des étudiants chinois, font que le Royal Botanic Garden d’Edinburgh possède, à ce jour,  la flore chinoise la plus importante en dehors de la Chine. Explorer et expliquer le nom des plantes, faire découvrir la diversité et la fragilité de la nature, en est la devise.

Balerno : Malleny Garden

Situé dans la banlieue Ouest d’Edinburgh, séparé du centre de la petite ville de Balerno,  par la rivière ce jardin clos, non pas de murs, mais de plantations d’arbres, de bois, offre une grande variété de plantes herbacées contenues dans de vastes plates-bandes, une collection importante de roses anciennes, (150 variétés), de légumes et  d’herbes aromatiques .Deux serres victoriennes  meublent le fond du jardin et sont réservées à la culture de vignes .Les archives nous prouvent  l’existence d’une propriété à Malleny  dès 1330, et une première habitation aurait été construite en 1478.L’actuelle  « Malleny House » bâtie en 1637 par Sir James Murray de Kilbarton, agrandie en 1810 ,  le Doocot ou pigeonnier , avec ses  915 trous de nidification et un toit en forme de selle ,ainsi qu’une fontaine, témoignent  de l‘existence d’un jardin très probablement à la fin du 16ème siècle. Quatre ifs taillés , estimés à 400 ans, corroborent  cette hypothèse. Ces quatre ifs, sont les  derniers survivants  d’une plantation de douze ifs, surnommés les douze apôtres de Malleny.  Une promenade dans ce jardin, ou une halte sur les nombreux sièges mis à disposition, procurent une sensation d’isolement, d’intimité et de tranquillité. Propriété du National Trust, par donation, depuis 1968.

Dunbar : Tyninghame Garden

e trouve dans la région appelée East Lothian, à l’embouchure de la rivière Tyne. Une charte de Duncan II d’Ecosse fait mention d’un manoir dès 1094 sur ce domaine. C’est en  1628 que Thomas Hamilton, 1er comte de Haddington fait l’acquisition de cette propriété. Puis, le 6ème comte Haddington, descendant  de Thomas, va, vers 1700,  s’attacher à la rénovation, à la plantation des 160 ha mis à sa disposition. Sa passion pour le végétal et son expérience vécue se trouvent consignées dans Un traité sur la manière d’élever les arbres forestiers, livre publié en 1761.Nous devons au 11ème comte et à son épouse Lady  Haddington, la création, dès 1880, de jardins clos et formels Le célèbre jardin secret (voir lexique), de Lady Haddington épouse du 12ème comte, verra  le jour, quant à lui, au 20ème siècle. Les jardins de Tyninghame  s’épanouissent au pied d’un vaste manoir écossais  du 17ème siècle, en grès rose, rénové en 1829 par William Burn. Le domaine a été mis en  vente en 1987, le dernier descendant héritier ayant privilégié Mellestaine  Manor comme résidence.

Un jardin formel, regroupant principalement des rosiers,  de vastes plates bandes d’herbacées, le jardin secret de Lady Haddington, petit conservatoire de rosiers anciens, une allée de hêtres descendant vers la mer, une vaste pelouse, un arboretum informel, un jardin sauvage planté de rhododendrons, le tout agrémenté de statues.

La présence des ruines de l’église Saint Baldred (ou Balthere,  ermite appelé apôtre des Lothians en 757) offrant à cet endroit un panorama sur l’estuaire de la Tyne ainsi que sur les Lammermuir Hills, ont permis la qualification de « jardin d’exception » à Tyninghame Garden dans l’inventaire des jardins et paysage d’Ecosse.

Ce jardin de style victorien, tendance qui apparaît au XIXè siècle, s’inspire du style formel, «formal garden» de type classique proche du jardin à la française, avec  des tracés géométriques et des topiaires, se rapprochant du jardin à l’italienne avec ses différentes terrasses, autour de la maison, mais qui a tendance à se fondre dans le paysage plus on s’éloigne de la maison.

Gullane : Greywalls Garden

Trois hectares de jardins formels attribués à Gertrude Jekyll complètent les bâtiments, de style Edwardien aujourd’hui convertis en hôtel. A l’origine, maison de  campagne conçue par Edwin Lutyens en 1901, pour le compte de Alfred Lyttelton, parlementaire, sportif et passionné de golf ,  la propriété se situant à Gullane, dans le East Lothian , à proximité du parcours de golf de Murifield . La caractéristique de ce jardin provient de  ses murs hauts ; certains y trouvent l’explication de l’origine du nom, encore que la pierre soit d’une belle teinte jaune mais le sommet des murs est recouvert d’ardoise grise. L’alternance de murs courbes et de murs rectilignes, constitue de très nombreuses chambres et des perspectives; l’accès de ces dernières se fait par des portes, pour la plupart, au sommet cintré, autre caractéristique de l’architecture de ce  jardin. Nous y découvrirons de très nombreuses plates-bandes de vivaces, d’annuelles, d’arbustes, des allées bordées de pommiers ….

Le manoir est classé, les jardins sont inscrits à l’inventaire national des «Jardins et Paysages d’Ecosse». Les jardins ont fait l’objet d’un reportage  de la BBC en 2015.

Inveresk : Shepherd House Garden

Ce petit jardin de 26 ares forme un triangle au milieu d’un village du 17è siècle. Le jardin principal se trouve derrière la maison Nous y trouverons un jardin formel et deux potagers symétriques. Un ruisselet court sous des arches de rosiers, et de clématites, reliant deux petites pièces d’eau. La plante fétiche de ce jardin est le Snowdrop (perce neige) .Ce jardin a fait l’objet de nombreux reportages, et les propriétaires en ont publié un livre .Un ajout au jardin en 2014 est une maison shell concue par Lachian Stewart.

St Bowells Melrose : Mertoun Garden

Mertoun House, est depuis 1984, la  propriété du duc et de la duchesse de Sutherland. Le domaine de Mertoun fut vendu par la famille Halliburton, à Sir William Scott (1680).C’est ce dernier qui fit construire la demeure actuelle suivant les plans de Sir William Bruce, sur une hauteur dominant la rivière Tweed, ainsi que le parc. Par contre, Old Mertoun House, modeste maison datée de 1677, est à présent la demeure du jardinier en chef, à proximité de cette dernière  se trouve un pigeonnier circulaire construit en 1567, très probablement le plus ancien pigeonnier de la région.

Les jardins d’une superficie de 26 acres s’étendent de part et d’autres de la demeure. Côté Nord Est une vaste pelouse est délimitée par une haie d’arbres le long de la rivière Tweed, et en partie Nord par des plates-bandes garnies de rosiers buissons,  d’azalées, de dahlias, dont le dahlia Mertoun .La maison domine la rive Nord de la rivière Tweed, sur 500 acres de jardins  conçus entre 1750 et 1865. La grande pelouse, autrefois occupée par un jardin formel, a été plantée et installée par le seigneur Brackley. L’arboretum, planté en  1975, encore très jeune, offre toutefois  une belle sélection de conifères et de feuillus, un potager clos, un bassin, ainsi que des vaste pelouses descendant jusqu’à la rivière Tweed viennent compléter agréablement cet ensemble .Depuis 1984, les jardins sont entretenus par Mertoun Gardens Trust, sous la houlette du duc de Sutherland.

Jedburgh : Monteviot Garden

Construite au XVIIIe siècle par le premier marquis de Lothian, a demeure de Montéviot, reste encore, à ce jour, l’habitation officielle des marquis de Lothian et de la famille Kerr. C’est au XVIe siècle, que la famille Kerr, dont on trouve la trace dans l’Histoire des « Basses Terres » dès le XIIe siècle , fait l’acquisition de cette propriété dominant la rivière Teviot et traversée par la voie romaine «Dere Street», reliant York aux camps romains disséminés le long du mur d’Hadrien, ce qui lui confère la qualification de site antique. Le parc et jardin de Monteviot surplombant une  courbe accentuée de la rivière Teviot , d’une superficie de quelques trente acres s’étendent de part et d’autre de la maison, descendant en pente douce vers la rivière, et créant de ce fait une harmonie, une continuité avec le paysage .Le jardin comprend une série de jardins à thème, le jardin de la boussole, le jardin de Dene  (une série de quatre étangs reliés par des ponts ),le tunnel de cytise, le jardin et la rivière, le jardin de roses, l’avenue de sorbus, le jardin d’eau, le jardin d’hiver, l’arboretum, le jardin d’herbes aromatiques, ….

Petit clin d’œil historique, et ironique, pour nous français : au Nord de la maison se situe le monument de Wellington, colonne érigée par le 6ème marquis de Lothian, en l’honneur du duc de Wellington, (auquel il est apparenté par sa branche maternelle), et, de la bataille de Waterloo…. ! Là nous sommes loin de la « Auld Alliance » ou Vieille Alliance, encore très souvent rappelée par les habitants des Hautes Terres, (au Nord d’Edimbourg).